Prorogation de la transition : Dans l’inconvenance des hypothèses

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La gestion du pouvoir dans une certaine conjoncture est très souvent un insondable jeu d’échecs qui laisse perplexe. Au Mali on est visiblement dans ce cas de figure où les autorités de la transition flânent entre des hypothèses d’issue convenable à cette période d’exception qui va dans tous les sens.

En effet, si au crépuscule du délai imparti à la transition la prorogation est de fait inéluctable, le couperet de la communauté internationale et de la CEDEAO – en plus des protestations ou intimidations d’une frange importante de la sphère politique du pays – fera que cet épilogue inspire toute une profusion d’hypothèses qui ne s’accordent forcément. Le débat fait ainsi rage entre ceux qui ne voient aucune alternative à une prolongation de plusieurs années à l’effet de refonder le pays et ceux qui croient fermement que la transition par essence n’a pas vocation à s’éterniser et que sa  seule réussite est bien d’en sortir sans dilatoire.

Par ailleurs, on ne s’imagine peut être pas le dilemme dans lequel se trouvent les deux figures de proue de la transition au regard du fait que de par leur posture – on ne peut plus téméraire – un transfert de pouvoir hâtif et non précautionneux peut leur coûter ce que vivent certains grands manitous du régime défunt d’Ibrahim Boubacar Keita et ceux  du premier épisode de cette même transition.

D’autre part, l’ultime de la CEDEAO, prononcé le 12 décembre passé remettant une fois de plus la balle dans le camp des autorités de la Transition pour se fixer un cap bon gré malgré, ne semble toujours pas atténuer la détermination de ces celle-ci à ne s’en remettre qu’aux seules conclusions des assises nationales de refondation, quoique boudées par beaucoup. Pourtant, par l’entremise du président sénégalais Macky Sall, la CEDEAO, tant décriée, a émis une ultime hypothèse d’ouverture certifiant qu’elle acceptera une prorogation de la transition à condition que les autorités maliennes leur avancent des arguments qui tiennent la route.

Somme toute, la Transition actuelle, qui a visiblement la particularité d’en susciter chez l’opinion nationale un mince espoir de sortir le pays de l’ornière, devra de toute façon cheminer vers le retour à l’ordre constitutionnel.

 Ousmane Tiemoko Diakité

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