A propos de la Maison d’Arrêt de Kangaba : Des conditions inhumaines décriées par un fils du Manden…

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L’avènement de la « démocratie » au Mali en 1991 soutenu et voulu par nos « experts » en la matière, devrait lutter contre toute forme de violation des droits humains dans notre pays qui est signataire de la convention de Genève. Comble du scandale, tenez-vous bien, il s’avère à en croire nos informations, il y a à travers le pays, des Maisons d’Arrêts ou centre pénitentiés qui violent les droits des détenus à telle enseigne que cela frise le crime. C’est dans ce cadre que l’opérateur économique malien basé au Gabon depuis quelques décennies mais qui est resté en contact permanent avec le pays, M. Youssouf Camara, a rendu visite à des siens à la Maison d’Arrêt de Kangaba. Son constat est très amer, voir révoltant : « Les détenus sont incarcérés dans de petites cellules (deux nouvelles qui ont remplacé l’ancienne prison du colonisateur) comme du temps du colonisateur. Ils étouffent puisque sont nombreux par cellule qui accueille au moins cent personnes, sinon plus. Qui l’aurait cru que dans le Mali indépendant que de telle situation puisse continuer à avoir lieu malgré de nouvelles cellules qui ont été construite mais sont surpeuplées? », s’est indigné l’opérateur Camara.

 

Selon notre interlocuteur, les larmes aux yeux, ce qu’il a vu dans la prison de Kangaba est tout simplement inimaginable et scandalisant. Et pour cause : « Des cellules ( au moins dans la prison) qui doivent recevoir 5 à 6 détenus, contiennent plus d’une centaine qui sont entassés comme des animaux en violation des textes».

 

Les détenus étouffent…dans des cellules

Poursuivant ses propos, M. Camara que « la Maison d’Arrêt de Kangaba a été construite en guise de rappel par le colonisateur, pour garder des personnes qui ne s’acquittaient pas de l’impôt. Ses cellules sont dépourvues de fenêtres et même de véranda pour permettre à l’air de circuler normalement. Donc, dans ces cellules, les détenus étouffaient. Comment comprendre que 54 ans après notre indépendance, des personnes soient détenues dans des cellules censées accueillir ( à 10 personnes, aujourd’hui, il y a plus de cent détenus de la sorte ? En un mot, là-bas, les prisonniers vivent dans une sorte d’enfer qui ne dit pas son nom ». C’est fort de ce constat macabre que ce fils du Manden interpelle le Président de la République, le Premier Ministre et surtout le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, à venir à venir constater ces faits hallucinants. « A vrai dire, la prison de Kangaba est un mouroir car toute personne qui séjourne, n’a pas longue vie tellement que les conditions de détention sont exécrables, inimaginables puisqu’il ya un surpeuplement de prisonniers dans un pays dit démocratique. Et mieux, sans toilette, c’est un sceau qui sert de toilettes aux prisonniers. En un mot, la situation est indescriptible. Qui l’aurait cru ?».

 

La prison de Siby fermée

Et Youssouf Camara de rappeler qu’à en son temps : « Siby, le colonisateur avait construit une prison pareille mais qui a été ensuite fermée. Pourquoi ne pas faire de même pour celle de Kangaba ? Comment peut-on imaginer qu’au Mali, qu’une telle prison puisse exister car, nous ne sommes plus sous le joug colonial ? Donc, dans un Etat de droit où ce genre de situation ne devrait pas exister. Et les magistrats ne sont pas non plus responsables de cette situation humiliante dans la prison de Kangaba».

 

 

Plus de 200 détenus broient du noir…

En tout cas, selon Youssouf Camara, ce qui se passe dans la Maison, d’Arrêt de Kangaba « dépasse tout entendement et profite de l’occasion pour inviter les défenseurs des droits de l’homme et les associations de défense à faire un tour pour se rendre compte des conditions de détentions draconiennes que subissent les détenus qui sont entassés comme des animaux devant être acheminé à la foire». Aussi, notre interlocuteur pense que : « cette prison de Kangaba qui dépasse son quota normal d’accueil de prisonniers, soit plus de 200 prisonniers, doit être revu, sinon fermée. En tout cas, les conditions de détention ne font pas honneur à notre pays».

 

Le rapport du maire de Kobadani

« Pourtant, le maire de Kobadani, dans le cercle de Kangaba avait sous la Transition fait un rapport pour dénoncer sans succès la montée en puissance de la criminalité dans cette contrée sans que leurs auteurs ne soient arrêtés et châtiés», a révélé Youssouf Camara exaspéré par la situation des siens. «On nous fait mal tout le temps. Nous ne sommes pas d’accords. Cela ne peut pas continuer. J’en appelle à une solidarité des fils du Manden (surtout les cadres) afin de dénoncer ces abus de pouvoir pour que nos populations puissent vivre décemment, en toute liberté et en toute sécurité», explique l’opérateur économique.

 

Félicitation au Ministre Bathily…

En attendant que les pouvoirs publics ne s’assument, «les détenus de la Maison d’Arrêt de Kangaba broient du noir, eux qui ne savent plus à quel saint se vouer», nous dit-on.

C’est un vrai SOS que Youssouf Camara lance à l’intention des pouvoirs publics et singulièrement au Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Mohamed Aly Bathily dont il salut déjà ses actions positives visant à moraliser l’appareil judiciaire malien et qui sont saluer par les citoyens.

 

Cohabitation entre criminels et les autres

Et Youssouf Camara de demander que : «Les pouvoirs publics créent les conditions normales pour les pensionnaires de la Maison d’Arrêt de Kangaba puisque si nous vivions sous le joug colonial, cela se comprendrait beaucoup. Ce qui est grave encore, c’est que les criminels de grands chemins sont mélangés aux détenus de droits communs».

 

Les femmes courent de gros risques

Pire, les femmes n’ont pas de place puisque vivant dans le hall et courent ainsi de gros risques. Et pour cause, certaines sont engrossées sans défense, ni recours ». Et ce fils du Manden : « félicite et remercie l’un des juges qui ayant compris, tient compte de la situation de ces femmes et certaines sont libérées à quelques semaines de la fin de leur peine afin de faire de la place pour les nouveaux. C’est un scandale de voir que nous sommes indépendants et que nous ne pouvions pas construire des prisons optimales respectueuses des droits des détenus ».

 

Je ne peux pas croire qu’une telle prison existe encore au Mali puisque je suis soucieux de cette situation en tant que malien de l’extérieur? En un mot, je suis bouleversé et indigné. Il faut que les pouvoirs publics réforment certaines prisons à travers le pays. Aussi, je ne comprends pas qu’on protège les visages des criminels et laisse celui des agents de sécurité. Un acte qui est grave puisque met en danger la vie de nos téméraires agents».

 

Bokari Dicko

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