C’était lors du 5ème forum culturel et statutaire des Kel Tamashek tenu le 12 avril dernier.
La pratique de l’esclavage constitue toujours une réalité dans notre pays. Elle présente des conséquences sociales sans précédent. Pourtant, le sujet n’est pas une préoccupation pour nos plus hautes autorités et même pour les défenseurs des droits de l’Homme au Mali. Mais à en croire le ministre de la Justice Me Mohamed Aly Bathily, l’omerta autour de la pratique de l’esclavage sera rompu sous peu. Car, le ministre de la justice a promu le samedi dernier lors du forum culturel des Kel Tamashek au Carrefour de Jeunes de Bamako que son département ne ménagerait aucun effort pour l’adoption de la loi criminalisant la pratique de l’esclavage au Mali.
En effet, lors de la conférence-débat marquant le cinquième forum culturel et statutaire de la communauté des Kel Tamashek, le Garde des sceaux a déploré que la pratique de l’esclavage soit un sujet banalisée dans notre pays. Sur interpellation des responsables des Kel Tamashek sur ce sujet qui mérite débats, Me Bathily admettra la nécessité d’un combat contre la pratique de pratique de l’esclavage à travers une loi pénale. Pour le ministre, cette pratique qui est d’un autre âge à laquelle il faut mettre un frein est malheureusement banalisée.
« De ma vie de magistrat ou d’avocat, je n’ai jamais entendu un procès contre l’esclavage », t-il laissé entendre. Et au de poursuivre : « ça fait partie de mes convictions qu’aucun homme si puissant soit-il, n’est en mesure de définir un statut particulier pour ses semblable.».
Enfin, il a promis que l’esclavage ne fera pas l’exception à la règle d’or du chef de l’Etat, selon laquelle « nul ne sera au dessus de loi ».
Ces déclarations du ministre de la justice, le numéro deux du gouvernement suscite un réel espoir pour la lutte contre la pratique de l’esclavage dans notre pays. Surtout pour les personnes qui souffrent toujours en silence de cette pratique.
A noter que l’esclavage est toujours d’actualité dans notre pays notamment le nord du Mali, bien qu’il soit officiellement interdit au Mali. Mais il y a un vide juridique autour du sujet. Alors que selon les estimations, ce sont plus de 850 000 personnes qui sont concernées par la pratique, soit près de 7 pour cent de la population. D’où la nécessité d’une loi criminalisant la pratique sur toutes ses formes. Une attente du Temedt.
Daniel Kouriba