Après le vote par l’Assemblée nationale, le nouveau Code des personnes et de la famille, ayant pris en compte les préoccupations de la communauté musulmane doit être promulgué par le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré.
Un délai constitutionnel de 15 jours lui est même donné pour s’exécuter. Il se trouve malheureusement que jusque-là, le chef de l’Etat n’a pas encore apposé sa signature sur le texte voté depuis plus d’un mois. De quoi préoccuper encore la communauté musulmane qui se demande pourquoi ce retard pour la promulgation du Code contre lequel les associations féminines ont des récriminations car il compromettrait les droits des femmes. ATT semble être pris toujours entre deux feux.
Le samedi 15 janvier 2012, à l’occasion de son meeting d’information sur le nouveau code des personnes et de la famille, le Haut conseil islamique (HCI) a exprimé ses inquiétudes par rapport au retard accusé dans la promulgation du nouveau texte par le président de la République. Dans un stade du 26-mars plein à craquer, son président, Mahmoud Dicko, qui n’a pas manqué de remercier ATT pour le sens de l’écoute qui l’a amené à renvoyer le Code problématique à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture, l’a toutefois invité à parachever le travail. « Ceux qui s’opposent à la promulgation du Code doivent revenir à la raison et ne pas contribuer à déstabiliser le pays. ATT a bien joué son rôle en renvoyant le Code initial en seconde lecture, mais il doit parfaire son œuvre en signant le document », a prévenu le leader de la communauté musulmane sous les ovations chaleureuses de ses invités parmi lesquels beaucoup de femmes.
Ces propos du président du HCI même s’il ne les cite pas nommément s’adressent on le sait à certaines organisations féminines comme Wildaf-Mali qui continuent à crier à la compromission de ce qu’elles croyaient être un acquis pour la Malienne. Elles arguent que les amendements apportés au document conformément à la volonté du HCI, font de la nouvelle version, « un Code démodé, rétrogradé ». Aidées en cela par les partenaires au développement et les organisations internationales des droits de l’homme comme la Fédération internationale des droits de l’homme, ces organisations féminines croient savoir que « la Malienne a été dépossédée des acquis qui étaient stipulés dans la loi initiale ». Faux, rétorque la présidente de l’Union des femmes musulmanes du Mali, Kadidiatou Togola, lors du meeting du Haut conseil islamique. Elle a prétendu que « les nouvelles dispositions incorporées donnent d’ailleurs plus de droits à la femme et la met en conformité avec les règles sociétales et les vertus religieuses qui ont fait de nous une grande société ».
Maintenant la question est de savoir ce que fera le président de la République après cette alerte donnée par le Haut conseil islamique.
Abdoulaye Diakité