Flambée des prix des produits première de nécessité, réformes en dents de scie, lenteur dans la lutte contre la corruption, gestion calamiteuse des ressources humaines, laxisme… Les détracteurs de la transition ont trouvé de quoi mettre sous la dent. Ils tirent sur tout ce qui bouge. Aidés en cela par des médias à la recherche du sensationnel, ils espèrent sur une promotion politique au détriment des intérêts du Mali.
Constitués pour la plupart des soutiens de la première heure des militaires et des anciens dignitaires des régimes déchus, les détracteurs de la transition ne lésinent plus sur les moyens pour attaquer le gouvernement qui semble traîner le pas dans la satisfaction de la demande sociale de la population malienne. Ils attisent le feu de la flambée des prix des produits de première nécessité, des réformes en dents de scie, la lenteur dans la lutte contre la corruption, la gestion calamiteuse des ressources humaines, le laxisme pour se replacer dans le jeu politique, dont ils se sont eux-mêmes éloignés par des comportements peu orthodoxes. Ils espèrent sur un tapage médiatique pour se faire entendre des autorités, afin d’être casés dans une des structures, où il y a à boire et à manger.
Le comportement des détracteurs de la transition se comprend aisément dans la mesure où la guérilla verbale a longtemps été utilisée par les démocrates comme moyen de promotion politique dans l’administration publique. Ils ont abandonné en plein midi leur formation politique d’origine pour un strapontin. Ainsi, on assista à la formation des gouvernements de toutes sortes de noms: de large ouverture, d’union nationale, de consensus. Pourtant, la gestion d’une démocratie ne fait aucunement recours à cette pratique pour diriger un pays. Mais, nos démocrates ont trouvé cette astuce pour se faire appeler à la table à manger en foulant au pied les intérêts fondamentaux de la population malienne. Dans cette quête du pouvoir, ils se sont appuyés sur les médias pour mener leur guérilla verbale contre les régimes en place. Ceux-ci sont attaqués et critiqués sans discernement.
À forcer de hurler et de drainer une partie des déçus du régime en place, on leur tend la perche. Au lieu de décliner l’offre pour être à côté de ses concitoyens pour changement de cap dans la gouvernance, ils sautent sur l’occasion en les abandonnant au beau milieu du fleuve en période de crue. Ce système a permis à nos démocrates de changer de postes dans les différents gouvernements comme ils changent de chemises.
Ancrée dans les pratiques démocratiques maliennes, la guérilla verbale est devenue un moyen de pression pour accéder à des postes à responsabilité. On pensait qu’avec l’avènement de la transition dont le slogan est la refondation de l’État malien que cette pratique honteuse serait mise dans les oubliettes. Malheureusement, elle a de beaux jours devant elle. Les dernières nominations au sein de la Commission de la finalisation de la rédaction d’une nouvelle Constitution prouvent à suffisance qu’elle est aussi devenue un moyen entre les mains des autorités de la transition pour fragiliser les partis politiques. Ainsi, les deux (02) hommes politiques les plus critiques des actions de la transition sont promus, à savoir Amadou Koïta, ancien ministre, président PS-Yelen Koura, membre du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel, Amadou Aya, secrétaire général de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM). Son parti est aussi membre du Cadre. Malgré les protestations du regroupement contre leur choix, ils ont atterri avec armes et bagages au sein de la Commission en bafouillant leurs convictions politiques.
Ainsi, va le Mali.
Yoro SOW