La problématique de la promotion du droit à la protection des travailleurs domestiques en Afrique de l’Ouest était au cœur d’un atelier sous régional tenu à l’Hôtel Akakos de Bamako du 21 au 25 novembre 2016. C’était l’initiative de Solidarité Mondiale en collaboration avec le Mouvement des Travailleurs Croyants du Mali (MTC-Mali) et le Réseau multi-acteurs de protection du Mali (RNMA-PS). A l’issue des travaux, il ressort une déclaration finale qui a fait l’objet d’une conférence de presse à la maison de la presse de Bamako.
Cet atelier d’échanges et d’analyse sur les défis, les stratégies et les perspectives en lien avec le secteur du travail domestique en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, a regroupé sans compter les partenaires de Solidarité Mondiale(WSM), plusieurs confédérations, mouvements, plateforme des organisations, alliées stratégiques et des regroupements syndicaux du Mali, du Sénégal, du Togo et d’autres pays. Cet pendant, à l’issue des cinq jours d’échanges et d’analyse, les travaux ont abouti à une déclaration finale.
Dans cette déclaration finale lue par Issa Sisouma, les participants demandent aux états de l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement à l’état malien de développer des politiques visant la promotion et la réglementation des emplois décents dans le secteur du travail domestique ; ratifier les conventions 189 et 102 de l’OIT et de les traduire dans les lois nationales, tout en adoptant des textes spécifiques au secteur du travail domestique en ce qui concerne ( conventions collectives sectorielles) et de veiller à leur respect. Toutefois, les mêmes participants demandent aux organisations syndicales et aux mouvements sociaux de poursuivre et de renforcer l’organisation, la mobilisation, la formation, l’appui conseil, l’accompagnement et la défense des droits des travailleurs domestiques, s’approprier les instruments juridiques et d’orientation politique régissant le travail domestique et les vulgariser, mais aussi de collaborer avec les acteurs de la société civile dans la définition, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de protection sociale et du socle de protection sociale.
Aux employeurs des travailleurs domestiques, les participants demandent de respecter scrupuleusement les instruments juridiques nationaux et internationaux régissant le travail domestique, de contribuer à la mise en place d’une politique globale de protection sociale afin de prémunir les travailleurs contre les risques liés à leur travail et tous les conflits qui pourraient en découler, avant d’ajouter de veiller à la santé, à l’hygiène et à la sécurité des travailleurs domestiques et garantir la liberté syndicale et le droit de négociation collective. En fin, ils demandent aux partenaires techniques et financiers de s’engager à accompagner toutes les initiatives visant la promotion du travail décent pour les travailleurs domestiques, accompagner les programmes de réinsertion et de reconversion socioprofessionnelle des travailleurs domestiques et prendre en compte les instruments juridiques réglementant le travail domestique dans tous les accords de coopération bilatérale et multilatérale.
En effet cette déclaration finale est synonyme d’un message de plaidoyer qui opte pour la promotion du droit à la protection sociale en générale, mais qui touche en particulier le secteur des travailleurs domestiques.
Abdramane Samaké