Tout d’abord, il convient de rappeler que l’aménagement de l’ensemble des espaces dits ‘’La Promenade des Angevins’’ est un projet initié, il y a très longtemps, par la mairie du district de Bamako qui a bénéficié de l’appui des plus hautes autorités dans le cadre de l’embellissement de notre capitale. Ce projet a consisté à réhabiliter et à créer de nouveaux espaces verts à un moment où l’expropriation foncière notamment celle des espaces publics par certains maires traumatisés par les pots-de-vin fait de ravages.
C’est ainsi que la ville d’Angers (France) grâce à son jumelage au district de Bamako a financé ces projets qui ont transformé les alentours des rails (qui passent par le quartier Bagadadji) en cadre sain pour une vie saine. Malheureusement, les vendeurs de toutes sortes se sont installés de façon anarchique sur ce site à la faveur de la gare routière qui existait là.
C’est pourquoi, les lieux n’ont pas tenu longtemps en bon état. À la veille de la campagne présidentielle dernière, la rénovation des composantes de la Promenade des Angevins a été entamée par les autorités communales. Cependant, ces travaux faisant la joie des uns se sont arrêtés brusquement suscitant partout à Bamako des interprétations les plus farfelues.
Par conséquent, cet endroit de Bamako est devenu une zone de non droit. Il s’est métamorphosé entre autres en nid de bandits de grand chemin, en dépotoir, en aire de stationnement anarchique des gros porteurs et sert également de point d’écoulement des stupéfiants. Bref, de nos jours, la Promenade des Angevins est devenue le point de rencontre des ratés de notre société qui connait une phase difficile de son existence.
La divagation des animaux domestiques détruisant sur leur passage la végétation qui enjolivait cette grande allée parait donc moins grave aux yeux de bon nombre de citoyens. Et comme pour ne rien arranger, aujourd’hui ce site a été réinvesti par le retour de l’ex gare routière suite au projet dit ‘’Anneaux Sotrama’’ qui vient encore aggraver une situation déjà compliquée.
Cet état de fait déplorable est, à son tour, à l’origine de la réinstallation anarchique des vendeurs à la sauvette sur le long de la Promenade des Angevins. Ces derniers qui paieraient, faut-il le signaler d’autre part, des sommes journalières à certains agents municipaux pour avoir une place de vente sous le soleil accablant, n’hésitent pas à salir et à dégrader les lieux. En outre, une bonne partie de la végétation jadis verdoyante et les barrières métalliques ont été arrachées par des gens qui, en quête de raccourci, ne veulent pas emprunter les points de passage habituels prévus par les travaux.
Par ailleurs à noter que les malfrats qui se livrent, de jour comme de nuit, aux jeux du hasard et aux dépouillements des piétons opèrent à l’intérieur de la promenade en présence des policiers qui souvent n’interviennent pas. Ces lieux situés en plein centre ville de Bamako méritent-ils un tel sort? Des dispositions doivent être prises par les autorités à commencer par Youssouf Coulibaly, le maire de la Commune II. Enfin, à préciser que la Promenade des Angevins commence depuis ‘La Place Palestine’ (non loin du siège de l’Assemblée nationale du Mali) jusqu’au carrefour de la police du 3è arrondissement.
Souleymane Diarrassouba