Ces journées de capitalisation, selon Mohamed Coulibaly, sont l’occasion pour Oxfam et ses partenaires de tirer les leçons critiques et constructives. « Les éléments de réponses fourniront de la matière à Oxfam pour faire un bilan de la phase écoulée et donner un cadrage à ses nouvelles interventions au Mali », a-t-il indiqué.
Le programme EPC est une initiative mise en œuvre depuis 2005 qui a mobilisé plus de 400 000 femmes. Celles-ci sont organisées en 18 000 groupes d’épargne dans six régions du Mali. Ce programme est une contribution à l’atteinte des objectifs du Millénaire au Mali en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et l’autonomisation des femmes rurales. Il a permis, selon le directeur, à 470 000 femmes bénéficiaires au sein de ces 18 000 groupes de réaliser une épargne propre de plus de 25 milliards dont 80% ont servi à de petits prêts pour améliorer l’accès aux services sociaux de base comme l’éducation, la santé.
D’après Mohamed Coulibaly, le programme EPC a en outre permis la mise en place d’un service financier adapté aux besoins locaux en vue d’accroitre la sécurité financière des femmes bénéficiaires, de développer des activités génératrices de revenus en milieu rural et de promouvoir des méthodes de prévention de l’insécurité alimentaire pendant les périodes de soudure. La structuration du tissu associatif féminin en milieu rural a renforcé les capacités individuelles et collectives des femmes en matière de gestion des ressources financières et naturelles. Le programme EPC a aussi favorisé la confiance en soi des femmes, ce qui a stimulé leur prise de parole dans le milieu, leur implication dans les prises de décision dans la famille et dans la communauté.
Pour Mme Sophie Marie Romana, l’apport du programme EPC est très important. Les femmes étant les forces vives du Mali, le programme a permis s’installer une nouvelle méthode d’autonomisation et de renforcement de capacités des femmes. « Nous avons réussi à changer la dynamique dans les couples et familles », a-t-elle assuré en admettant qu’il reste encore beaucoup à faire.
La représentante du ministre a, elle aussi, félicité Oxfam d’avoir en si peu de temps mobilisé un si grand nombre de femmes. « Faire bénéficier les femmes, c’est faire bénéficier tout une famille, voire toute une communauté », a-t-elle soutenu. Mme Diarra Kadiatou Samoura s’est dit convaincue que cet atelier d’échange permettra de baliser le terrain et de revoir les résultats.
Au cours de la cérémonie, les témoignages positifs se sont multipliés. La représentante de Bougouni a indiqué que leur groupement a baptisé le programme « tékérèni » tant il est bénéfique. Ce programme, précise-t-elle, rapporte plus que les microfinances parce qu’il permet de garder et le capital et les bénéfices. « L’EPC nous a donné un espace d’échange et de consolidation. Nous parvenons à soutenir nos maris, grâce à notre tontine moderne » témoigne-t-elle.
F. NAPHO