Sous l’égide du Centre de la Cédéao pour le Développement du Genre (CCDG), une formation personnalisée à la médiation et à l’exercice de dialogue intercommunautaire destinée à 25 femmes maliennes, a débuté lundi 16 juin à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blodin Bèye de Bamako. Cet exercice sera adapté aux besoins des femmes maliennes, en tenant compte des opportunités qui leur sont offertes dans le cadre du processus de dialogue national. Afin d’identifier les besoins des femmes maliennes en terme de capacités de médiation.
La cérémonie d’ouverture de cet important atelier, qui durera cinq jours, était présidée par Mme Sangaré Oumou Bah, ministre de la Promotion de la femme et de Dr. Fatimata Dia Sow, Commissaire aux affaires sociales et au genre de la Cédéao. Pour cette dernière, cet atelier vise à contribuer au renforcement des capacités de médiation et de dialogue des femmes maliennes en leur offrant des formations personnalisées et spécialisées adaptées à leurs besoins spécifiques. «L’attention des participantes a été attirée sur l’importance de la participation des femmes et des organisations féminines aux processus de médiation», a indiqué la Commissaire aux affaires sociales et au genre de la Cédéao. À l’en croire, ce projet permettra d’encourager le dialogue entre les femmes issues de différentes communautés du Mali. Et à coup sûr, ce dialogue aidera les femmes maliennes à identifier les opportunités d’actions conjointes en ce moment crucial pour leur pays, a souligné Dr. Fatimata Dia Sow.
De ce fait, le CCDG entend mettre en place un cadre favorable pour engager un dialogue fructueux portant sur la stabilisation du pays. À la fin des travaux, les participantes bénéficieront d’un accompagnement pour identifier les initiatives de médiation/dialogue à mettre en œuvre dans leurs communautés.
À titre de rappel, le CCDG a été créé en janvier 2003 suite à la décision des chefs d’Etat et de gouvernement de doter la Cédéao d’une Agence spécialisée qui servirait d’organe technique pour produire les connaissances requises et le transfert de compétences dans le cadre de l’intégration du genre dans le développement et le renforcement du pouvoir des femmes dans le programme régional.
C’est ainsi que le CCDG s’est constitué comme l’organe régional polyvalentqui œuvre pour l’épanouissement des femmes et des hommes de l’espace Cédéao en développant, en facilitant, en coordonnant et suivant les stratégies destinées à assurer l’intégration des questions de genre dans les programmes de la Communauté.
Il est ici utile de préciser que les interventions du CCDG, qui s’inscrivent dans les orientations de la Plate-forme africaine de Dakar (1994), le Programme d’actions de Beijing (1995) et les OMD, tournent autour de quatre domaines prioritaires :renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles ; accès équitable des hommes et des femmes aux services sociaux de base ; autonomisation économique ; et droits humains, prévention et résolution des conflits, gouvernance, paix et sécurité… Pour conduire efficacement ces différentes missions, le CCDG travaille conjointement avec les Etats membres, les structures régionales et internationales pour la promotion de l’égalité de genre et le renforcement du pouvoir des femmes.
Au cours de cet atelier, des femmes leaders à l’image de Mme Traoré Oumou Touré de la Cafo ; Mme Seck Oumou Sarr, maire de Goundam, Dr. Mariam Djibrilla Maïga du Conascipal… ont intervenu dans un débat interactif pour partager avec les participantes leurs expériences.
Cet important atelier a pris fin par un point de presse animé vendredi dernier par la directrice de CCDG, Mme Aminata Dibba. Selon elle, cet atelier de cinq jours, qui vient de se terminer, représente la 3ème phase du projet conjoint Cédéao/Fondation espagnole «Femmes du Mali agissant pour la paix». À l’en croire, en initiant ce programme, les structures féminines ont l’ambition de contribuer au renforcement des capacités des femmes leaders maliennes en techniques de médiation et dialogue de paix, tout en accordant une attention toute particulière à l’importance de leur participation au processus de médiation, enclenché par notre pays depuis le mois de juin 2013.
Alhousseïni TOURE