Processus électoral : préfets et sous-préfets sur le pied de guerre

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Deux syndicaux d’administrateurs civils, le Syndicat autonome des administrateurs civils du Mali et le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale dénoncent les agressions subies par des agents de l’Etat dans leurs fonctions. Ils ont remis lundi une déclaration de protestation au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, pour exiger une sécurité optimale. Une menace sur le processus électoral.

Lundi 18 juin, les sous-préfets et préfets ont débarqué à Bamako à l’appel du Syndicat autonome des administrateurs civils du Mali et du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale.

En marge de leur assemblée générale, les syndiqués ont remis au ministre Mohamed Ag Erlaf une déclaration de protestation contre les agressions subies par des administrateurs civils dans l’exercice de leurs fonctions. Pour les représentants de l’Etat, les préfets et sous-préfets sont exposés à l’insécurité résiduelle qui traverse notre pays depuis janvier 2012.

«La multiplication des menaces est un phénomène récurrent depuis l’avènement de la crise. Les préfets-adjoints et sous-préfets ont été assassinés à Kidal le 17 mai 2014, l’attaque ciblée contre le sous-préfet de Ouinerden le 29 mai 2018, les relèves arbitraires des préfets de Kolondièba et Koro, les enlèvements du sous-préfet de Hombori le 26 avril 2018 , du préfet de Tenenkou et de son chauffeur le 08 mai 2018, les destructions de lieux de travail, de domiciles et de biens personnels des représentants de l’Etat à Kéniéba et Kani-Bonzon le 11 juin 2018, c’est le tableau sombre de la situation sécuritaire des agents de l’Etat à l’intérieur», a dépeint Ousmane Christian Diarra, secrétaire général du Syndicat autonome des administrateurs civils du Mali.

«Alors que le principe statutaire indique que l’Etat est tenu de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations et outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, les préjudices qui en résultent», a-t-il ajouté.

C’est pourquoi, les deux syndicats dénoncent avec force les actes odieux et mauvais traitements infligés aux représentants de l’Etat et demandent au gouvernement d’user de tous les pouvoirs à lui conférées par les textes pour assurer sans délai la sécurité et la protection des représentants de l’Etat.

«Nous exigeons d’entreprendre toutes actions urgentes pour la libération du préfet de Ténenkou et son chauffeur, de réparer dans les meilleurs délais les dommages causés aux représentants de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions, d’engager des poursuites contre les auteurs et complices des actes criminels et délictuels à l’égard des représentants de l’Etat sans considération de leur statut et de leur appartenance sociale et politique et d’informer régulièrement le Synac et le Syltmat des actions entreprises dans ce sens et de redéployer, sans délai, les représentants de l’Etat arbitrairement relevés de leurs postes, de traiter avec dignité et déférence le représentant de l’Etat quelles que soient la circonstance et la nature des pressions…» indique la déclaration.

Le Synac et le Syltmat rappellent, par ailleurs, aux autorités traditionnelles et aux organisations de la société civile les limites de leurs interventions dans la gouvernance territoriale.

Ces revendications des administrateurs civils constituent une sérieuse menace sur le processus électoral en cours. Puisque les représentants de l’Etat jouent un rôle de premier plan dans les différentes étapes du processus électoral dans les zones reculées.

Zan Diarra

 

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