Processus électoral au Mali : Mme Sy Kadiatou Sow propose des réformes institutionnelles

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Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de l’Alliance pour la Démocratie au Mali

La présidente du Comité directeur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (A.DE.MA-Association), Mme Sy Kadiatou Sow, a tenu une conférence de presse, le lundi 03 août 2018, dans la salle de conférence de la Maison de la presse. L’occasion pour elle de se prononcer sur non seulement des actions entreprises par son Alliance pour la tenue d’élections libres, mais aussi sur toutes les irrégularités de la présidentielle passée.

 

Dans sa déclaration, l’ancienne présidente de la plateforme AN TE ABANNA a rappelé les activités menées par l’Alliance dans le cadre du processus électoral de cette année. Selon elle, l’A.DE.MA-Association a initié une série de rencontres avec des chefs d’institutions de la République du Mali, des départements ministériels, des organes en charge de l’organisation, supervision et gestion des élections (DGE, CENI) …au cours desquelles ils ont mis l’accent sur les enjeux et défis liés à l’organisation d’élections inclusives, transparentes et incontestables.

L’alliance a aussi, selon la conférencière, dans l’optique d’atteindre les objectifs qu’il s’était assignés, organisé une table-ronde qui a regroupé des représentants de plusieurs partis politiques, des pouvoirs publics, ainsi que de la société civile. Ce qui lui a permis de constater, en sa conclusion, que les acteurs politiques de la majorité présidentielle comme de l’opposition ont tous décidé d’aller aux élections soit pour rester au pouvoir soit pour y accéder et refusent d’envisager l’éventualité d’une crise pré et post-électorale ; la sécurité n’ayant pas été assurée sur l’ensemble du territoire, les conditions d’inclusivité ne sont pas réunies ; des dizaines de milliers de Maliens sont ainsi privés de leur droit de vote.

Les constats de l’A.DE.MA-Association sur les irrégularités du processus électoral

Parlant des irrégularités sur le processus électoral, Mme Sy Kadiatou Sow a mentionné la polémique autour du fichier électoral, les hésitations sur la décision pour le maintien de la carte NINA ou la confection de cartes d’électeurs dites biométriques, entre autres.

S’agissant de la perturbation qu’a connu la distribution des cartes d’électeurs due à la grève des administrateurs civils, elle déclare :« A ce jour, le nombre de cartes d’électeurs non distribuées n’est pas connu, du moins n’est pas officiellement communiqué », laisse-t-elle entendre.

A ceci s’ajoute la problématique du matériel électoral, la question des procurations, le non-respect du devoir de réserve des membres des gouvernements…

D’abord, parlant du matériel électoral, la conférencière affirme que l’acheminement et la mise en place du matériel électoral ne s’est pas effectué conformément aux instructions de la loi électorale. Ce qui a, selon elle, rendu difficile l’identification précise du nombre de bureaux, où l’élection n’a pu se tenir. « La CENI au regard de l’art 14 de ladite loi, doit fournir des explications à ce sujet », dit-elle.

Sur la question des procurations, elle précise que le décision prise par le Ministère de l’Administration territoriale, suite aux conclusions d’une consultation de la Cour Constitutionnelle en violation flagrante de la loi qui crée et organise la Cour Constitutionnelle, a dû être annulée par le gouvernement le 28 juillet, moins de 24h avant le premier tour.

Quant au non-respect du devoir de réserve, la présidente de l’Alliance a déploré l’implication des ministres et hauts responsables dans la campagne du président sortant. Des chefs de services, des directeurs généraux et responsables d’organisations professionnelles ont, selon elle, sans état d’âme organisé des activités de soutien au président sortant, activités financées bien sûr par les ressources publiques.

Aux dires de Mme Sy Kadiatou Sow, la campagne a été faite dans une insécurité totale. Aussi, déclare-t-elle : « Selon les constats de terrain, le gouvernement aurait sous-traité, avec la CMA, la sécurisation des bureaux de vote dans le Nord. Malgré cette disposition, des groupes armés ont sévi contre des bureaux de vote et même interdit l’organisation du scrutin dans les zones qu’ils contrôlent : Ber, Gourma Rharous, le Gandamia, le Koraru, la Commune de Débéré au 1er tour, etc… », a-t-elle précisé.

Le constat du Comité directeur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (A.DE.MA-Association) sur  les votes et résultats des votes

Pour Mme Sy Kadiatou Sow, cette élection a été marquée par des pratiques qui n’honorent pas la démocratie malienne. Aussi, déplore-t-elle que dans certaines localités de l’Est, du Nord et du Centre, beaucoup de bureaux ont connu des perturbations dues à l’assassinat d’un président de bureau de vote, l’enlèvement des agents électoraux dont certains ont été tabassés, les saccages et enlèvements d’urnes, la fermeture de bureaux de vote suite à des menaces proférées contre les chefs de village et les maires…

Parlant des contestations sur les résultats, la conférencière a été claire : « Notre pays n’a jamais connu une contestation aussi vive des résultats de l’élection présidentielle. Par ailleurs, la Cour Constitutionnelle n’a jamais été autant prise à partie par des candidats », dit-elle à qui veut l’entendre.

Mme Sy Kadiatou Sow donne son avis sur l’arrêt de la Cour Constitutionnelle

« Toutes les institutions de la République méritent certes le respect de tous les citoyens », déclare la conférencière, avant d’ajouter : « Mais le fait que les arrêts de la Cour Constitutionnelle soient sans recours ne prive pas les citoyens de leur droit de s’interroger sur le caractère impartial des décisions qui en résultent ».

Aux dires de Mme Sy Kadiatou Sow, certains actes posés par les membres de la Cour ont suscité des questionnements et doutes sur l’impartialité des délibérations de la haute institution. Elle a cité la consultation accordée au Ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation sur la question de procurations et le commentaire de la présidente de l’arrêt du 08 août publié le 09 sur le site de la Cour, en violation de la loi organique déterminant les règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour Constitutionnelle.

L’A.DE.MA Association donne des leçons sont à tirer de cette élection :

Pour l’association de Mme Sy Kadiatou Sow, notre pays doit tirer beaucoup de leçons de cette élection, parmi lesquelles la nécessité d’engager des réformes institutionnelles : notamment la modalité de désignation des membres  de la Cour Constitutionnelle ; la réforme des organes en charge des opérations électorales : ne faudrait-il pas opter pour une structure unique compétente pour organiser les élections ; une réglementation plus rigoureuse du financement des campagnes électorales ; ainsi que  sur l’utilisation des moyens et ressources  de l’Etat  dans la campagne ; la clarification des missions des structures  en charge de l’égal accès aux médias publics : missions permanentes (pas seulement pendant les campagnes électorales).

Boureima Guindo

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6 COMMENTAIRES

  1. Très belles propositions, mais je pense qu’il faut réserver ce domaine là des hommes de droit des constitutionnalistes

  2. Mme SY, qu’on le veule ou pas IBK est un pseudo-démocrate, un dictateur sans équivoque, une telle personne ne peut pas lancer des réformes institutionnelles conséquentes avec l’adhésion de l’ensemble des maliens, car personne n’a confiance en lui et avec cette crise de confiance, IBK s’est fait disqualifier pour mener à bien ces réformes. Mme SY, il faut cesser de se méprendre, car IBK est pire que Moussa TRAORE que vous vous avez combattu de toutes vos forces pour le renverser en mars 1991; mais sans risque de nous tromper IBK serait évincé de ce pouvoir seulement par un mouvement collectif du genre de mars 1991, cela doit être intégré par tous les démocrates maliens aujourd’hui, car il s’est fortement enraciné avec la mise en place de ses hommes et femmes à la tête de toutes les institutions actuelles de notre cher pays. Pour déboulonner ce système, il faut un autre 26 mars, le coup est déjà avec cette crise post-électorale.

  3. de très bonnes propositions, à l’instar des pays qui avancent il faut reformer le système sinon c’est la légitimité des dirigeants à savoir l’adhésion des populations à leurs dirigeants qui prend un coup. Attention, si le peuple décide un jour de remettre les choses à plat, après avoir échoué de le faire de manière méthodique, ça risque d’être brutale et pas très bien.

    • L’AFP qui est toute exitée et encourage des manifestants ont incendié, mis le feu à des barricades devant le commissariat central de la police à Hk,
      si ça avait été en France, le ministre de l’intérieur Castaner et Macron se seraient insurgé et auraient “qualifié” ça de tentative d’assassinat sur des personnes dépositaires de l’autorité publique !

      Après avoir incendié d’enormes barricades devant le poste central des forces de l’ordre, les manifestants ont tenté de forcer et de rentrer dans le siège du parlement

      bref c’est bien une tentative de coup d’état formentée par une main étrangerAtlantiste qui se réjouissent et dont ce crime bénéficie aux Atlantistes!

  4. Franchement je ne comprends pas la demarche de Maman Sy,elle desire des meilleures instittutions pour notre cher pays mais paradoxalement a defaut d’etre candidate elle meme,elle ne se prononce jaimais en faveur d’un candidat ,une seule chose est sure ,les lois et reglements sont pilotes par des hommes et les bonnes intentions sans actions ne servent absolument a rien.
    Elle s’est battue comme une vraie amazone contre l’impsture du referendum constitutionnel et entre aussi tot en hibernation..C’est vraiment dommage ,que du gachis de talent.
    La politique du “DOUBLE TOUCH ” ne peut en aucun cas IMPACTER la societe.

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