«La démocratie n’est pas une camisole de force». Une assertion que partageaient beaucoup de dirigeants africains lors de la démocratisation à cadence forcée de l’Afrique à la fin des années 1980. Si cette démocratie tant voulue par les peuples n’a pas apporté l’embelli escompté surtout en Afrique de l’Ouest francophone, force est de reconnaître à ce niveau que, faute de volonté politique, le processus enclenché a toujours été mis sur une route entortillée. En effet, avec un pas en avant et dix pas en arrière s’expliquant par des torpillages constitutionnels et des coups d’Etat à n’en point finir, la démocratie de cette sous-région s’est elle-même auto-caricaturée. En fait, la réalité donne toujours son coup de gifle quand la fuite en avant prédomine dans un processus de démocratisation qui se veut sérieux. Toutes choses qu’on constate dans ce qui se passe présentement au Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Cote D’ivoire, Sénégal, où de façon grotesque chacun des régimes de ces pays trahit l’idéal démocratique pour lequel leurs peuples s’étaient tant sacrifiés. Il est de notoriété publique que le Mali et ses voisins du Burkina et de la Guinée vivent des transitions qui se transforment en exercices antidémocratiques ubuesques dans lesquels on ose encore évoquer une fameuse fédération qui ne peut être que de leurre entre ces trois nations plongées dans une grande incertitude sécuritaire. D’où la récente déclaration controversée du premier ministre Malien tenu à Ouagadougou selon lequel la démocratie vient après la sécurité. Encore faudrait-il savoir de quelle sécurité on parle ou de quelle fédération on songe. Sans vouloir mettre le couteau dans la plaie, personne n’oubliera qu’en 2012 le Mali était seul face à son problème lorsque le président défunt Amadou Toumani Touré sonnait le tocsin en exhortant les pays voisins à appuyer militairement le Mali pour que le phénomène du terrorisme ne se métastase dans la sous-région. Sa seule réponse fut de voir vilipender son armée au point qu’au Burkina une nouvelle marque de moto était surnommée « Armée Malienne » connue pour son aptitude à détaler devant le combat sans oublier que ce même Burkina était la base arrière des groupes armés irrédentistes du Nord-Mali.
Par ailleurs, la Cote D’Ivoire et le Sénégal, les deux locomotives économiques sous régionales, sont loin d’avoir également un tableau reluisant en matière de démocratie, surtout avec les manigances et le tripatouillage constitutionnel d’Alassane Dramane Ouattara pour s’accaparer d’un honteux troisième mandat. Et que dire de Macky Sall qui, tenté par le projet de son homologue ivoirien, ternit l’image du plus bel exemple démocratique de la zone ouest africaine francophone en s’adonnant à des abus sur ses adversaires politiques. En somme, cette fuite en avant démocratique en Afrique de l’ouest francophone doit nous amener à repenser un autre paradigme démocratique car loin d’être la protection de la minorité au détriment de loi de la majorité comme l’affirmait Alfred Camus, la démocratie de cette zone est juste la demoiselle soumise au prince du jour.
Seydou Diakité
Kan ma question est simple est-ce qu’il s’agit d’Alfred Camus selon l’auteur de l’article ou d’Albert Camus? Car Alfred est tres different d’Albert?
Excellente réflexion qui ne va pas plaire aux lecteurs juntistes de ce site
comme l’affirmait Alfred Camus, la démocratie de cette zone est juste la demoiselle soumise au prince du jour. KAN PEUX-TU ME DIRE QUI EST ALFRED CAMUS? AIDES-MOI A LE DECOUVRIR CAR JE CONNAIS ALBERT CAMUS!
je vois pas l’excellence de le reflexion car elle met en lumière que les amis de la France (Ouattara, Conde, Deby, Sall, Bazoum, Cabore, IBK, Ba Ndaw) peuvent faire tout ce qu’ils veulent autant qu’ils continuent a faire les nègres de service pour Paris qui pillent leur propre pays pour la maudite France.
Ce que Camus voulait dire , et qu’il appartient aux africains (par exemple) de vivre LEUR démocratie.
Cela n’enlève rien à la pertinence de cet article
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