Quelle perspective pour une conservation pérenne des archives? Telle est la question qui taraudait les esprits de nombreux chefs d’entreprises et responsables de l’administration publique et du secteur privé au regard de la non-prolifération de structures évoluant dans le domaine. La solution est désormais à portée de main avec la Malienne de l’Information Documentaire et de l’Informatique (MIDI) cabinet d’expertise et d’ingénierie documentaire que dirige le jeune Mamadou Diarra dit Ladji.
De l’avis d’un professionnel du domaine que nous avons consulté en l’occurrence Mahamoud Diarra, Directeur Général de la Malienne de l’Information Documentaire et de l’Informatique (MIDI), cabinet d’expertise et d’ingénierie documentaire, le constat relatif à la problématique des archivages au Mali est sans appel. Selon lui, "il se caractérise par un déficit de moyens techniques et l’absence de coordination inter services". Comment inverser la tendance pour instaurer un véritable système de gestion moderne des archives au Mali ? A cette question, il est tranchant dans sa réponse.
Tout d’abord, il tient à interpeller l’opinion nationale mais aussi les autorités, sur l’état obsolète de nos archives publiques dans de nombreux services de l’administration. "Cette situation, que nous déplorons tous, commande des actions fortes et urgentes qui doivent se traduire dans la réalité par des mesures concrètes notamment, la création d’un Fonds National pour la sauvegarde du patrimoine archivistique. Mais aussi, une réadaptation des textes qui doivent accompagner l’ensemble de processus de modernisation du système de gestion des archives" a-t-il indiqué.
L’intervention de Mahamoud Diarra dans le domaine de l’archivage n’est pas le fruit du hasard, mais tient plutôt à sa volonté de contribuer au développement du secteur de l’archivage au Mali. Mamadou Diarra d’ajouter que "nous pouvons affirmer que cette interpellation à une réelle prise de conscience pour la sauvegarde des archives nationales n’est pas une réaction spontanée. Elle s’appuie, en effet, sur ces incidents qui ont régulièrement cours dans les édifices publics, occasionnant des pertes inestimables en termes de documents administratifs et d’archives. A ce propos, il est à noter que de nombreux documents administratifs sont perdus au cours de déménagements des services publics. Ces pertes, qui sont dues généralement aux insuffisances constatées dans l’organisation des déménagements, doivent se faire par des professionnels du métier selon les règles de l’art. D’autre part, nous devons attirer l’attention des responsables sur les risques encourus dans la mauvaise gestion des documents et archives. En effet, les locaux inappropriés au dépôt des archives occasionnent généralement des pertes considérables de documents liées aux éléments destructeurs (rats, humidité, poussière, termites)" Face à la problématique, le patron du cabinet Midi soutient qu’ "il est donc urgent de revoir tout le processus sous un autre angle, qui respecterait les normes en vigueur, en vertu de l’intérêt public. Ce non respect de ces exigences est, indéniablement, une cause principale de ces incendies de bâtiment administratif et d’importants cas de perte de documents qui ont des valeurs probantes pour notre administration".
Les cas d’incendies de bâtiments publics contenant des archives importants sont assez révélateurs et peuvent en dire long sur les pertes. Ce genre de spectacle est récurrent. Or, selon Mamadou Diarra, "nous pouvons éviter ces catastrophes qui, d’ailleurs, ne sont pas des fatalités, mais les résultats d’une certaine négligence. Sinon, aujourd’hui, avec les avancées technologiques, il est possible d’équiper les bâtiments administratifs de moyens préventifs pour assurer la sécurité des documents et des installations".
En effet, de nombreuses perspectives s’offrent à nous dans ce domaine et s’articulent sur trois points essentiels, d’après Mahamoud Diarra. Premièrement, diligenter un diagnostic du système de gestion des archives publiques de l’ensemble des structures stratégiques de l’Etat. Deuxièmement, formuler des solutions adaptées et appropriées au contexte de l’administration publique. Et enfin, mettre en place un projet de gestion moderne du patrimoine archivistique.
C’est absolument à ce prix que nous pourrons parvenir à nos fins si nous souhaitons avoir des perspectives pour une conservation pérenne des archives publiques au Mali.
Alassane DIARRA