La Commune rurale de Djalakorodji, située à la périphérie de Bamako est, véritablement, une commune fantoche. Et pour cause, tout ce qui se fait dans la commune est politisé et se fait non sans polémique. Aujourd’hui, le torchon brûle entre l’honorable Souleymane Soumano, élu RPM de Kati, et le groupement des femmes du secteur de Hèrèmakono, à propos de la gestion d’un forage équipe d’une pompe manuelle. En effet, ayant décidé de retirer, sans causes valables, la clé de la pompe à la présidente du groupement, le député Souleymane Soumano est aujourd’hui dans le collimateur des femmes de Hèrèmakono. Pour ces femmes il n’est pas question de lui remettre la clé de la pompe et elles sont déterminées à se battre jusqu’au dernier goutte de sang.
Le problème d’eau est un véritable casse – tête à Djalakorodji et particulièrement dans le secteur de Hèrèmakono. C’est pourquoi, les femmes de Hèrèmakono sont déterminées à se battre avec « ongles et becs » pour garder la clé de la pompe qui leur a été offerte il y a à peu près trois mois. Ainsi, elles étaient sorties massivement sorties le samedi dernier pour défendre leur cause. Il s’agissait pour elles d’entreprendre une marche de protestation contre la décision de l’honorable Souleymane Soumano de leur retirer la clé de la pompe. La marche, qui n’a pas eu lieu, avait pour destination la famille ou le vestibule du chef de village de Djalakorodji.
A notre passage vers midi, nous avons trouvé un grand nombre de femmes assises devant la dite pompe (quand bien même que certaines d’entre elles étaient parties, à cause de l’annulation de la marche). Surexcitées, elles ont toutes décidé de se battre, même au prix de leurs vies, contre l’honorable Souleymane Soumano, afin qu’elles puissent garder la clé de la pompe.
Selon Téréna Konaré, présidente de l’association des femmes de Hèrèmakono, avant l’installation de cette pompe, les femmes souffraient beaucoup du problème d’eau. Il n’y avait qu’une seule pompe dans la localité et avoir un seau d’eau relevait du parcours de combattant. Certaines pouvaient faire une journée entière sans avoir de l’eau. En outre le bidon de 20 litres leur étaient vendus à 50F et pour remplir ton récipient, on te montrait 10 bidons que tu devais remplir d’abord. Ce qui faisait que les femmes étaient obligées de puiser dans les puits dont l’eau est pollué et contient des microbes qui leur donnaient régulièrement des maux de ventre et diarrhées. C’est ainsi que les femmes se sont regroupées pour aller voir le maire Oumar Guindo afin qu’il leur cherche un point d’eau potable. C’est ainsi que le maire a approché la coopération suédo- danoise qui a financé le forage équipé d’une pompe manuelle. Et l’infrastructure a été offerte il y a de cela trois mois. Bien vrai qu’elle n’est pas inaugurée officiellement, à cause du problème d’eau, les femmes ont été autorisées à se ravitailler à partir de cette pompe. Pour cela, une comité de gestion dont la présidente est Téréna Konaré, a été mise en place et formée par la direction de l’Hydraulique de Koulikoro. La formation terminée, la clé a été donnée 0 Téréna Konaré et un vendeur a été embauché.
Aux dires de Téréna, un jour l’honorable Soumano l’a appelée pour lui dire d’amener la clé de la pompe. Cette décision provoqua l’ire des femmes qui affirment catégoriquement que la clé de la pompe ne sera jamais donnée à l’honorable Soumano. La pompe a été implantée pour que la population puisse avoir de l’eau potable et non pour des fins politiques. Selon nos enquêtes c’est le fait que la présidente gestionnaire de la pompe n’est pas du RPM mais de la CODEM, que le député Souleymane Soumano, élu RPM, a décidé de retirer la clé à Téréna. La question est de savoir à qui il va remettre cette clé ?
Mais les femmes sont déterminées à se battre jusqu’à la mort, mais ne lui donneront jamais la clé. Toutes les femmes de la localité affichent leur détermination à se battre contre une quelconque politisation autour de cette pompe. Car sans eau, il n’y a pas de santé et de développement.
Les quelques hommes qu’on a trouvés sur les lieux sont déterminés à rester derrière les femmes et décident de se battre jusqu’à la dernière énergie pour que la clé ne soit retirée à Téréna.
Comme on l’a déjà dit, Djalakorodji est une véritable commune fantoche où tout est politisé. Mieux, le RPM veut gérer toutes les structures, en témoignent déjà trois pompes installées dans d’autres secteurs de la commune dont les gestionnaires sont du RPM.
Les femmes avaient sursoit à la marche à cause d’une autre réunion qui se tenait chez le chef de village. Mais cela n’est que partie remise car quand Soumano exigera de leur retirer la clé, elles sont prêtes à marcher jusqu’au palais de Koulouba.
MD
Mr le Journaliste, le verbe surseoir ne se conjugue pas comme tu l’as fait au plus-que-parfait. C’est plutôt “Les femmes avaient sursis”, OK? Va revoir tes leçons de conjugaison
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