La problématique du développement au Mali préoccupe plus d’un Maliens. Le sujet fait couler beaucoup d’encre et de salive. Au finish, c’est presque la même conclusion, ce sont les Maliens qui ne sont pas prêts au changement. C’est ce qui nous fait savoir des citoyens lambda.
Seydou, commerçant :
“La problématique du développement est ce qui préoccupe tous les Maliens aujourd’hui. Tout le monde veut le changement, mais dans son sens positif. Cela demande beaucoup de sacrifices, un sacrifice que les Maliens ne sont disposés à encaisser”.
M. Diarra, fonctionnaire :
“Le développement n’est que du mot au Mali. Ce n’est pas le développement du pays qui nous préoccupe, mais plutôt le développement individuel. Aujourd’hui, l’intérêt individuel est au-dessus du collectif. Les fonds de l’Etat sont détournés sans inquiétude. En fin de compte c’est l’Etat qui perd toujours. Il faut un changement de comportement individuel pour espérer ce changement auquel on fait allusion”.
Kadiatou Kassambara, étudiante :
“Le changement, c’est plus que des mots. Il doit produire des actes concrets. Pour notre cas, c’est les mots qui prennent toujours le dessus sur les actes concrets. Cette situation est profitable à ceux qui sont au pouvoir, car elle leur permet de s’enrichir chaque jour davantage et au pays de s’enfoncer un peu plus dans l’incertitude”.
Adama Traoré, saisonnier :
“Il est possible d’espérer le changement pour notre pays, mais au prix d’un sacrifice ultime. Nous avons tout pour avoir une place parmi les pays émergent, les ressources naturelles et humaines. Ce qui manque, c’est l’esprit patriotique. Il faut mettre l’intérêt de l’Etat au-dessus de l’intérêt personnel et le Mali se propulse au-devant des pays émergents. A ce rythme, je crois qu’on va y arriver”.
Assitan Diallo, ménagère :
“Changer le Mali ? Je ne vois pas comment. Les mêmes hommes et les mêmes politiques sont là depuis toujours. Nul ne peut dire que les projets de développement ont fait défaut à notre pays, mais c’est toujours leur exécution qui manque de clairvoyance. Et les fonds sont détournés à d’autres fins. Ce n’est pas comme ça qu’on va se développer”.
Gaoussou Konaté, diplômé :
“Le développement d’un pays n’induit pas seulement la responsabilité du président de la République et de son gouvernement. Les autres institutions et chaque citoyen doivent aussi jouer leur rôle. Il faut voir, l’Assemblée a, de tout temps, été du côté du président et de son gouvernement. Ici, l’opposition n’a jamais eu de poids. C’est par ce que nos politiques sont faux. Ils s’arrangent toujours du côté du pouvoir pour tirer profit. C’est juste un jeu d’intérêt pour eux. C’est pourquoi il faut encore beaucoup de temps pour hisser le pays au rang des Etats émergents”.
Propos recueillis par Y. C.