Problématique de l’emploi des jeunes au Mali : Le diagnostic sans complaisance du Collectif Bi-Ton

0

Dans le cadre de la tenue de sa journée de l’emploi qui aura lieu demain samedi 14 octobre, le Collectif Bi-Ton a organisé une conférence de presse le mardi 10 octobre dernier à son siège à Hamdallaye ACI 2000. L’objectif était d’informer l’opinion nationale sur l’organisation de ladite journée. Animée par le président du mouvement, Sega Diarra, cette conférence de presse a enregistré la présence de plusieurs membres.

Mis en place le 13 juillet 2015, le collectif Bi-Ton est un mouvement qui œuvre pour l’emploi des jeunes et la démocratie au Mali.

Selon le conférencier, président du collectif, Sega Diarra, ils sont partis d’un constat suiteà une promesse de compagne du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, qui avait promis  lors de la campagne de créer 200.000 emplois s’il accédait au pouvoir. Mais de 2013 à aujourd’hui dit-il, ils se sont rendus plutôt compte que la situation de l’emploi de la jeunesse se détériore de jour en jour. Aussi pour lui, les jeunes sont de plus en plus dans la précarité et à côté de cela, le système éducatif  malien est en chute libre.

« Le dernier rapport de l’UNESCO a fait savoir que le taux de scolarité au Mali qui était de 89% en 2011 est passé à 79% en 2015 », a-t-il indiqué. Avant de signaler que selon  l’UNESCO, la qualité de l’enseignement au Mali fait partie des plus faibles au niveau mondial. Toute chose qui doit attirer l’attention des uns et des autres  sur le fait que l’éducation n’a pas été une priorité depuis 2013 et la promesse des 200.000 emplois qui avait été faite n’a pas été honorée par le président de la République.

« La structure de notre éducation a été réfléchie et pensée pendant la réforme de 1962 pour combler le vide laissé par le colonisateur. Aujourd’hui encore, 57 ans après, on n’a pas été capables de transformer cette trajectoire-là pour ne pas former que des fonctionnaires alors que la réalité  sur le terrain  est totalement différente », a-t-il déploré. Pour Sega Diarra, malgré le mouvement démocratique de 1991, ils constatent que le premier  rêve des pères fondateurs du Mali qui était une école pour tous, un enseignement de qualité et une école qui aboutirait à un emploi n’a pas été réalisé.

« Ce n’est pas forcément les autorités (le personnel enseignant) qui sont en charge de l’éducation qui sont en cause, quand on dit que l’école malienne manque de qualité. Mais les politiques publiques qui ont été menées dans le domaine de l’éducation qui sont mauvaises », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que depuis de l’arrivée au pouvoir du régime actuel, il n’y a eu aucune politique au niveau de l’éducation. Et aussi, il y’a eu très peu de construction d’écoles  alors que le taux des enfants qui doivent aller à l’école augmente de 2,5% chaque année.

Parlant de l’emploi, le conférencier dira qu’il y’a une pénurie d’offres d’emplois sur le marché à cause de la formation.  D’après lui, l’emploi salarié de la région de Mopti représente 1% du nombre de gens qui travaillent dans cette région.

« Pour éviter ce problème, on a attiré l’attention des autorités plusieurs fois. Et la dernière fois était au mois du septembre dernier lorsqu’elles ont décidé d’organiser un salon de l’emploi pour  permettre aux demandeurs d’emploi de venir directement à la rencontre des entreprises qui sont susceptiblesde les écouter », a-t-il expliqué.

A en croire Sega Diarra, pour faire face au problème d’emploi, le collectif Bi-Ton a décidé d’entrer  en résistance à partir du samedi 14 octobre  pour trouver et proposer des solutions et se donner les moyens pour que leurs solutions aboutissent. Aussi, ils ont décidé de combattre tous ceux qui vont se mettre en travers de leur  chemin.

« Nous allons prendre nos bâtons de pèlerin, partout où il y a un mouvement de Kayes à Tessalit, on va les rencontrer, échanger avec eux, faire des  propositions et s’organiser afin de mener une lutte ensemble pour une meilleure éducation au Mali et un emploi décent pour tout le monde », a soutenu le président du collectif Sega Diarra.

Fily Sissoko   

Commentaires via Facebook :