Le collectif Bi-Ton a organisé le samedi 14 octobre dernier, une journée sur l’emploi pour se prononcer sur les problèmes liés à l’emploi au Mali. Mais aussi réclamer les 200.000 emplois promis par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita lors de la compagne en 2013. Ladite journée s’est déroulée au Palais de la Culture Amadou Hampathé Ba.
Selon le secrétaire général du collectif Bi-Ton, Mahamane Koné, son mouvement regroupe plus de 40 associations. Et c’est un mouvement qui a vu le jour il y a à peu près 2ans et œuvre pour l’emploi des jeunes, l’amélioration du système éducatif afin de préparer les jeunes d’aujourd’hui aux métiers d’avenir et pour la démocratie au Mali.
Pour le président du collectif Bi-Ton, Sega Diarrah, ils ont contacté les autorités politiques afin de les alerter sur les menaces qui guettent l’école malienne. Aussi, ils leur ont fait savoir qu’aujourd’hui, plusieurs jeunes sont dans la précarité et sont sans emploi. Selon lui, ces jeunes ne sont pas des fainéants mais le marché de l’emploi ne leur offre aucune perspective, aucune porte de sortie. En plus, ils n’ont pas un capital assez élevé pouvoir s’en sortir malheureusement. « Les autorités ne nous ont pas écouté, on n’a pas été vus comme bienveillants, ils nous ont pris comme des opposants, des gens qui sont contre leur système », a-t-il déploré. Malgré cela dit-il, ils ont décidé de faire des propositions. C’est pourquoi, ils ont initié la semaine de l’emploi pour faire un pont entre les demandeurs d’emploi et les entreprises. Mieux explique-t-il, ils ont sorti un livre blanc qu’ils ont mis à la disposition des autorités pour leur expliquer globalement comment, dans la situation actuelle du Mali, elles peuvent créer de l’emploi et aider les jeunes diplômés à se reconvertir dans d’autres secteurs beaucoup plus porteurs. Car pour lui, ils n’auront jamais un emploi avec leurs diplômes.
A en croire Sega Diarrah, ils ont également écrit comment il faut adapter l’école nationale et les universités auxmétiers d’avenir. Mais malheureusement, cela n’a rien donné également.
D’après lui, c’est après tout cela qu’ils se sont dit qu’il est temps qu’ils se prennent en main en faisant de la résistance. Cette résistance, selon le président du Collectif, consiste tout faire pour casser les barrières qui s’opposent à leurs initiatives.
Pour ce faire dit-il, ils vont aller de village en village, de région en région et contacter les Maliens partout où qu’ils se trouvent pour leur expliquer le danger qui existe aujourd’hui, leur faire comprendre la menace qu’il y’a car si rien n’est fait, dans 10 à 15 ans, les enfants qui sont à l’école aujourd’hui n’auront aucune chance pour avoir un emploi.
Après ce meeting promet-il, les membres du collectif Bi-Ton vont aller dans les villages et commencer à regrouper les habitants pour échanger avec eux sur le problème d’emploi et d’éducation dans le pays.
Sega Diarrah a encouragé les jeunes à s’engager en politique pour l’amélioration des conditions dans la société. Avant de préciser que Bi-Ton n’est pas un mouvement d’opposition, mais qu’ils sont opposés aux programmes scolaires qui ne répondent pas aux besoins de demain. Mais également au système d’emploi qui crée la précarité au Mali et à toutes les politiques publiques qui ont été mises en place depuis les 10 dernières années afin de répondre aux préoccupations de jeunes. Pour lui, ces dispositifs ne répondent pas aux aspirations des jeunes.
Sega Diarrah n’a pas épargné certaines structures comme l’APEJ. Pour lui, l’APEJ a atteint ses limites aujourd’hui et ses responsables sont incapables de dire combien de personnesont eu un vrai boulot grâce à leur canal. Malgré cette situation déplore-t-il, l’Etat continue à injecter des milliards FCFA dans cette structure.
« D’autres dispositifs existent mais ne profitent pas du tout aux principaux intéressés et tout cela doit cesser à un moment donné. Il faut que les autorités arrêtent de penser uniquement au scrutin électoraux, à leurs réélections, mais réfléchissent sur du long terme », a-t-il soutenu.
L’évènement a été marqué par des prestations d’artistes et une série de témoignages des membres du collectif, tous jeunes diplômés en quête d’emploi.
Fily Sissoko