Problématique de la participation citoyenne au Mali : Rôle et mission des composantes de la société civile

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Depuis les événements de Mars 1991, on assiste au Mali à un foisonnement d’associations et autres organisations, à la faveur d’un environnement législatif favorable. Cependant, ces organisations constituées sur une base libre et volontaire ont du mal à souffler dans la même trompette. La «société civile», on en parle et on prévoit son rôle à de nombreux niveaux, mais qu’en est-il de ses capacités réelles à faire face aux responsabilités qui lui sont dévolues ?

 

C’est pour tenter de répondre à cette problématique que le Collectif «Anw Ko Faso» a organisé une conférence-débats le samedi 19 décembre 2015 à la Maison de la presse. Placée sous l’égide de l’ex-Premier ministre, Mme Mariam Khaïdama Sidibé (marraine de l’événement), cette conférence-débats a enregistré la présence de la Coordinatrice du Collectif «Anw Ko Faso», Mme Yéah Touré ; du président de l’association «Jogo Ni Maya», Pr. Abdoulaye Niang ; du Pr. Ali Nouhoum Diallo et du conférencier, Mamadou Bah Koné.

 

Dans son discours, Mme Yéah Touré a tout d’abord indiqué que son organisation est un Collectif de citoyens maliens de l’intérieur et de l’extérieur du pays, de tous les milieux sociaux, de tous les âges et de tous les niveaux intellectuels qui se sont connus virtuellement sur le réseau social Facebook depuis 2014. «Ayant découvert que chacun d’entre nous était animé d’un amour fort pour notre pays, nous nous sommes inspirés de la citation de John F. Kennedy : ‘’Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays’’. D’où le choix du nom ‘’Anw Ko Faso. Loin de nous toute idée prétentieuse ou démagogique, nous avons choisi ce nom pour agir à travers des actions citoyennes pour dire : le Mali d’abord ; le Mali surtout ; le Mali avant tout», a-t-elle expliqué.

 

Dans son exposé, le conférencier, Mamadou Bah Koné, a indiqué que la notion de société civile est une notion très ambiguë qui, dans beaucoup de débats, ne fait pas l’unanimité, à telle enseigne que beaucoup de gens préfèrent parler d’Acteurs non étatiques (ANE). À l’en croire, cette notion de société civile renvoie à beaucoup de connotations positives notamment : l’autonomie, la responsabilité, la prise en charge par les individus eux-mêmes de leurs propres problèmes. Les organisations de la société civile sont des organisations dont les membres ont décidé de ne plus se laisser gérer par les événements. Ils veulent prendre en charge leurs propres problèmes. Ils ont décidé d’être des acteurs et non des sujets de développement.

 

La société civile désigne la partie de la société dont l’objectif n’est pas la conquête du pouvoir. Ainsi, dans le paysage malien, nous pourrons considérer comme faisant partie de la société civile les associations (signataires d’accord-cadre ou non, telles que les ONG, les APE/CGS, les ASACO, les Associations de ressortissants,), les groupements, les coopératives, les GIE, les syndicats, les faîtières…

 

Le contrôle citoyen d’abord

 

Selon M. Koné, l’expression est composée de deux vocables : le contrôle et le citoyen. Le contrôle, c’est la vérification de la validité ou de la légalité (de quelque chose) ; la surveillance attentive de la qualité ou du bon fonctionnement (d’un produit, d’une machine ou d’un système).

Le citoyen, en le prenant comme nom commun, il s’agit d’une personne majeure qui dispose du droit de vote et possède les droits et les devoirs liés à sa nationalité. En tant qu’adjectif, c’est par exemple un acte qui constitue ou apporte une contribution active à la vie publique nationale et à sa bonne marche.

 

Le contrôle citoyen de l’action publique est une démarche orientée vers les décideurs. On parle de contrôle citoyen de l’action publique quand les citoyens ordinaires, les Organisations de la société civile obligent les détenteurs du pouvoir à rendre compte de leurs actions et à assumer leurs responsabilités.

 

La notion de contrôle citoyen de l’action publique, soutient le conférencier, renvoie à un large éventail de mesures et de mécanismes (autres que le suffrage) auxquels les citoyens, les communautés, les organisations de la société civile et les médias indépendants peuvent recourir pour influencer les tenants du pouvoir dans leurs actions. Ces mesures comprennent, par exemple, la participation des citoyens à l’élaboration des politiques et des plans de développement, la budgétisation participative, le suivi des dépenses publiques, le suivi par les citoyens de la prestation des services publics…

 

Bruno E. LOMA

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