Le 5 juin passé, le président français recevait le Prix Félix Houphouët-Boigny 2013 pour la recherche de la paix. La communauté internationale le récompensait ainsi pour sa contribution à la paix et à la stabilité dans le Sahel à travers sa décision courageuse d’intervenir militairement dans notre pays. Le prix avait été remis au cours d’une cérémonie au siège de l’Unesco à Paris et à laquelle étaient présents plusieurs chefs d’Etat africains dont l’ancien président de la République par intérim Dioncounda Traoré.
En recevant le prix, François Hollande avait promis de faire don de la moitié de son prix, soit un montant de 56 550 euros, l’équivalent d’environ 36,7 millions de Fcfa à une association de femmes militant pour la paix en Afrique. Le choix s’est porté sur la section malienne du Réseau paix et sécurité pour les femmes dans l’espace CEDEAO (REPSFECO).
La remise symbolique du chèque a donné lieu à une brève cérémonie qui s’est déroulée vendredi dans l’après-midi à la résidence de l’ambassadeur de France au Mali. Elle a regroupé autour de l’ambassadeur Gilles Huberson, la présidente du REPSFECO-Mali, Mme Saran Keïta Diakité et Diarra Kadiatou Samoura, représentant le ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Des responsables d’associations et ONG oeuvrant pour la promotion de la femme au Mali étaient également présentes.
L’ambassadeur de France a insisté sur la portée du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix et l’importance que la communauté internationale lui accorde. Si la première moitié de la dotation financière de ce prix a été octroyée à la section Mali du REPSFECO, l’autre moitié est destinée aux familles des soldats français morts sur le champs de bataille au Mali, à travers des associations oeuvrant dans ce sens.
Gilles Huberson a noté le rôle prépondérant que les Maliennes ont joué et continuent de jouer dans la promotion de la paix et de l’entente entre les Maliens depuis l’éclatement de la crise au nord dont nous sortons. « Le fait que François Hollande ait décidé d’octroyer une moitié au Mali et l’autre à la France confirme l’adage selon lequel le Mali et la France sont les deux poumons d’un même corps », a dit en substance le diplomate.
Pour Me Saran Keïta Diakité, ce geste met en exergue le rôle important joué par les femmes durant la crise. Et la présidente du REPSFECO de rappeler les brimades et autres humiliations subies par les femmes des régions nord durant l’occupation de cette partie du pays par des groupes armées. « Les femmes disent désormais non à la guerre et oui à la paix !», a lancé la patronne du Réseau assurant que les Maliennes sont prêtes à relever le défi de paix. « Les femmes sont l’avenir du Mali et elles feront le Mali », a-t-elle ajouté.
La représentante du ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant s’est, quant à elle réjouie de l’initiative, avant d’appeler ses sœurs à beaucoup plus d’engagement pour la gestion de l’après-crise. Mme Diarra Kadiatou Samoura a assuré que le fonds ainsi reçu sera utilisé de façon efficiente.
Mh. TRAORE