Au service de 8930 patients actuels, parmi lesquels 3000 sont des enfants déficients mentaux, soit 30% (un chiffre qui s’accroit d’année en année), le Centre de réadaptation père Bernard Verspieren sis à Baco Djicoroni ACI, a été créé en 2006 par Mahamadou Ba, lui-même, victime d’handicap.
En raison des difficultés de fonctionnement du centre, son Directeur d’exploitation, Ali Malick Traoré, est très soucieux du sort des enfants à infirmités moteurs cérébrales, familièrement appelés déficients mentaux. En plus des traitements à vie de 2 à 3 séances de kinésithérapie par semaine, ces enfants doivent être suivis par un neuro-pédiatre. Face aux exigences financières importantes de leur prise en charge, Aly Malick Traoré lance un véritable SOS à l’attention des bonnes volontés.
En dépit des réductions notables consenties, les parents d’enfants déficients mentaux et les patients adultes n’arrivent pas à faire face aux dépenses pour les différentes séances de kinésithérapie. Celles-ci sont actuellement de 750 FCFA pour les enfants, au lieu de 6000 F et de 2500 FCFA pour les adultes.
C’est pourquoi, le centre sollicite l’aide des bonnes volontés à prendre en charge les enfants IMC sous traitement.
Le centre de réadaptation père Bernard Verspieren, qui est un produit du Programme de réadaptation, d’orientation des personnes handicapées et d’encadrement thérapeutique élargi (prophete) est né d’une association humanitaire.
Le but du centre est de favoriser l’intégration et la réinsertion socioprofessionnelle des personnes handicapées. Selon la coordinatrice des activités, Mariam Koné, il s’agit de rendre meilleure la prise en charge quotidienne des personnes handicapées par la vulgarisation des méthodes de réadaptation à base communautaire dans leur environnement, à travers la kinésithérapie, qui est l’activité principale. Elle comprend selon les explications de Mariam Koné, des prises en charges diverses, notamment les accidents cardiovasculaires (AVC), les infirmités motrices cérébrales (IMC) et les séquelles de fracture.
S’y ajoutent d’autres activités, entre autres, l’appareillage orthopédique, qui met à la disposition des patients une gamme variée d’appareils, les prothèses pour les amputations, les orthèses pour les corrections. Enfin, les aides techniques concernent les cannes et béquilles.
L’ergothérapie travaille sur la stimulation par des jeux pour des enfants en situation de handicap. L’orthophonie traite les troubles d’élocution de la voix et du langage écrit et oral chez les enfants comme chez les adultes. La psychomotricité s’intéresse au développement global de la personne, aux comportements moteurs en lien avec la vie psychique, affective, relationnelle du sujet. Quant à la réadaptation à base communautaire, elle englobe l’identification, l’évaluation, la sensibilisation, la prise en charge des personnes handicapées.
Les missions d’appareillage sont effectuées dans les 7 premières régions du Mali sur demande et financement en grande partie par le CICR et Handicap Afrique, le développement social. Si cet appui ne s’élargit pas aux enfants déficients mentaux, dont le traitement est à vie, ils risquent de ne jamais connaitre une évolution dans le sens de la santé.
A noter que le centre, qui fonctionne avec un personnel d’une trentaine de permanents permanent parmi lesquels 5 kinésithérapeutes, 3 orthoprothésistes et une aide kinésithérapeute, organise aussi des sessions de formation à l’intention des mamans des enfants atteints d’infirmités motrices cérébrales pour leur apprendre à nourrir les petits. Le centre accueille également deux cabinets, médical et Ophtalmologique, avec des spécialistes prestataires en gynécologie, traumatologie, neurologie et urologie.
- Mah Thiam KONE