Décidément, on aura tout vu avec le pouvoir d’IBK. Après les dénonciations de la mauvaise gouvernance, la corruption et le népotisme, le comble est arrivé le vendredi 29 août 2014. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta est tombé dans l’hallucination. A sa demande, les hauts responsables de l’islam au Mali ont tenu une grande prière à la grande mosquée de Bamako à laquelle IBK lui-même a pris part.
Si une chose est de gagner les élections, une autre est de pouvoir bien gérer le pays en s’efforçant de donner satisfaction à tous les compatriotes. Car le nombre de voix qui vous portent au pouvoir, fut-il plus de 77%, ne suffit pas. Il faut que les choses bougent. Sachant qu’elles ne bougeront pas d’elles-mêmes, le président de la République doit avoir une vision rationnelle et raisonnable. Mais l’acte qu’il vient de poser ne rassure guère. Il conforte la thèse de ses détracteurs qui affirment que l’espoir cède la place au désespoir. Car le dogmatisme dans lequel le Président est désormais plongé est une tentative désespérée à trouver la solution à une équation qui lui dépasse par le Tout Puissant Allah.
Sans donner l’impression de s’opposer au fait d’implorer Dieu, notre cher Président doit se rappeler qu’on ne peut pas construire un pays avec les incantations, comme le disait un confrère pendant la campagne présidentielle. Il doit également se souvenir que, malgré les prières des mêmes imams et tous les fidèles musulmans ainsi que d’autres religions, le pays n’a pas échappé à l’occupation djihadistes. Il a fallu l’intervention de la France, pour sauver la République. Malgré les prières de toutes les confessions religieuses, nos soldats ont continué à enregistrer défaites. La dernière en date, qui a le plus marqué les esprits est la déroute de l’armée à Kidal le 21 mai 2014. Cette déroute a poussé IBK à la déraison.
Est-il utile de souligner que nos adversaires sont autant des musulmans que nous. Si les prières pouvaient nous faire gagner une partie, on peut imaginer que Dieu est pour le moment du côté du Mnla et ses alliés islamistes et trafiquants de tout genre, car ils n’arrêtent pas de remporter succès après succès sur l’armée malienne. Il est temps de revenir à la raison. Pour ce faire, il faudra chercher la solution au niveau de l’équipement et de la formation des militaires. A défaut, puisque tout l’argent a été investi dans l’avion, nous devons bien ficeler et étudier à fond le document de base de négociation tout en armant nos représentants aux pourparlers.
Sinon, jusqu’à présent, on a l’impression que nos prières ne sont pas exaucées. Car, après avoir imploré le Tout Puissant pour l’abondance des pluies, nous avons fini par acheter des avions «provocateurs» de pluies.
Oumar KONATE