Dougouba est un village de la région de Ségou situé à environ dix kilomètres de la ville. Chaque année, plusieurs centaines de personnes quittent les quatre coins du Mali et la sous région pour assister à la grande prière annuelle de Dougouba.
Chaque année, depuis plusieurs décennies, les habitants de Dougouba s’efforcent à perpétrer une tradition ancestrale, à savoir la grande prière annuelle de Dougouba. Elle a lieu chaque premier vendredi du mois de Radjab.
Elle commence la veille par la lecture du Coran dans la mosquée sacrée. Selon les mythes, personne ne l’aurait construite. Si elle ne s’est construite toute seule, beaucoup disent qu’elle l’a été par des djinns, ainsi que le puits sacré qui lui est contiguë. Selon les dits, l’eau du puits sacré de Dougouba aurait des vertus thérapeutiques. Elle soigne certaines maladies, le goitre par exemple.
Les Keita n’ont pas le droit d’assister à la prière, ou même de pénétrer dans le village, sous peine des lourdes conséquences mystiques. Toujours à la veille du grand jour, les habitants de Dougouba, ainsi que certains des hôtes, visitent la tombe des saints enterrés dans le village. D’autre vont chez l’Imam du village pour les bénédictions.
Quand arrive enfin le jour tant attendu, tôt le matin, la mosquée déborde de monde. Après la prière de Fadjr, ils y restent pour les prêches et les zikrs. Quand arrive l’heure habituelle de la prière de Djouma, en plus de la mosquée et de ses environs, les rues ainsi que les concessions sont noires de monde.
L’Imam, avant de commencer, demande à tous de formuler des vœux qu’ils souhaitent voir se réaliser. La prière se déroule en 4 rakats avec des salams à chaque deux rakats. L’espoir suscité après ce pèlerinage donne la force d’affronter l’avenir, selon beaucoup d’adeptes. Car les vœux formulés lors de la grande prière de Dougouba s’exaucent dans la plupart des cas.
Fatoumata Labassou Touré