A quelques mois de la présidentielle du 29 juillet 2018, les états-majors se mobilisent. Mais sur le terrain, ce sont les mouvements de soutien qui sont les plus visibles. Ils sont souvent téléguidés par des personnes tapies à l’ombre des partis politiques.
“On est à une phase où les différents candidats sont en position de positionnement. Chacun recherche la légitimité populaire pour être choisi”, analyse Woyo Konaté, professeur de sciences politiques à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako. “Pour avoir la légitimité populaire, il faut passer par ces mouvements”, souligne l’universitaire.
“Plus on a des mouvements des soutiens plus on a la légitimité populaire, plus on est indiqué comme étant le candidat idéal”, détaille-t-il. La présidentielle a été toujours ponctuée de foisonnement des mouvements de soutiens aux candidats au Mali. Le scrutin présidentiel du 29 juillet ne fera pas exception.
La semaine dernière, l’association “Initiative IBK” a lancé ses activités au Pavillon des sports du stade omnisports Modibo Kéita avec comme objectif : la réélection d’Ibrahim Boubacar Kéita. “C’est pour pousser le président de la République à se représenter à l’élection présidentielle que nous avons lancé notre mouvement”, déclare le président du mouvement. Il ajoute : “A travers ce mouvement nous voulons aussi contribuer à sa réélection”.
Le président Ibrahim Boubacar Kéita, qui ne s’est pas encore déclaré candidat à la présidentielle, bénéficie paradoxalement le plus des mouvements de soutiens.
Un choix orienté
Les autres candidats ne restent pas en marge de cette vague de sympathie. “Anwko Soumaïla, Soumaïla la solution” est une organisation collective qui vient de jeter son dévolu sur le leader de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé. C’était il y a quelques semaines à la Maison des aînés, en présence de son ancien directeur de campagne, Gouagnon Coulibaly.
Pour le spécialiste Woyo Konaté, tout se joue au sein des partis politiques où il existe un système de désignation de candidat à l’interne. Les candidats mettent en avant les mouvements de soutien pour montrer leurs muscles et influencer le choix.
Il cite le cas de l’Adéma/PASJ où le candidat à la candidature et maire de Sikasso, Kalfa Sanogo, avant de se présenter aux primaires de la ruche a bénéficié d’un grand mouvement de soutiens à l’initiative de la section de son parti lors d’un meeting au Stade de Sikasso.
Au Mali, à chaque présidentielle, les mouvements de soutien aux candidats poussent comme des champignons. En Guinée voisine ces mouvements politiques sont interdits par la loi électorale. On les accuse tout simplement d’être à l’origine des tensions électorales.
Yehia Mahmoud
Docteur il faut agir plus on a besoin de vos acquisitions. Il faut agir encore.
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