Président du HCIM, Mahmoud Dicko: « On peut me qualifier de faux leader religieux, mais je vais dire la vérité… »

0
Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali

Les activités de la télévision Nieta ont été officiellement lancées le samedi 03 février 2018 au palais de la culture Amadou Hampate Bah à Bamako. C’était en présence du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Oumar Hass Diallo, et le parrain de l’événement, l’imam Mahmoud Dicko.

La rencontre a mobilisé plusieurs associations et groupements religieux. Pour le directeur général de TV Nièta, Sidi Ibrahim Directeur, c’est le vœu de l’ensemble des auditeurs de la radio Nièta en majorité musulmans qui a été réalisé. Il a remercié les autorités et particulièrement la Haute Autorité de la Communication qui a bien voulu accréditer la chaîne de télé.

Il a salué le parrain pour ses soutiens. Selon lui, le Mali a désormais sa télé confessionnelle qui consacrera 65 % de son programme à l’islam, à la paix et à la réconciliation nationale. Les autres 35 % seront consacrés à des messages de l’islam, les chansons musulmanes et un peu de pub. Selon lui cette nouvelle télé sera disponible dans les distributeurs TNT-SAT, Malivision, Multicanal, Canal et HD. Mais le directeur a précisé qu’il faut encore une soixantaine de millions pour rendre opérationnelle la chaîne. C’est pourquoi il compte sur le soutien des musulmans pour aider la religion. Pour le représentant du haut conseil islamique Mr Thiam, le HCI est une interface entre le peuple et les dirigeants. “Autrement dit, si la structure ne peut pas créer une télévision, elle apporte néanmoins son soutien à toute association musulmane qui souhaiterait aider la religion”.

Dans son allocution, l’Imam Mahmoud Dicko se dit très satisfait de voir la création de cette télévision confessionnelle. Toutefois il a lancé un appel aux responsables de chaîne de ne pas faillir à leur mission. Il a promis d’accompagner cette télévision qui sera une télévision de formation, de sensibilisation mais également qui donnera des informations sur l’islam. Puisque pour lui, 98% de la population malienne sont des musulmans.

L’Imam Dicko a profité de cette occasion pour parler de la situation de crise au Mali, Mahmoud Dicko a invité tout le monde à s’investir pour sauver le Mali. Selon le président du Haut Conseil Islamique du Mali, ce n’est plus une question d’homme mais d’Etat. “Je suis l’un des acteurs de la démocratie malienne pour avoir contribué à la libération de Oumar Mariko le 19 mars 1991. « On peut me qualifier de faux leader religieux, mais je vais dire la vérité” a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que nous ne sommes pas des invités mais des acteurs de la démocratie malienne. Il y’a une crise de confiance au Mali. On veut opposer la jeunesse malienne aux leaders religieux pour en finir avec le Mali, mais ils ne réussiront pas. Si la transition pouvait résoudre la crise du Mali, on en a fait deux. On a fait également beaucoup d’élections.

Ce n’est pas un problème de transition ni un problème d’élection au Mali mais c’est un problème de courage politique. “Les hommes politiques au Mali sont des hommes politiques et non des hommes d’État”. Pour lui, un homme politique, c’est celui qui pense à son élection et à sa réélection. Hors, un homme d’Etat c’est celui qui pose des jalons pour des générations futures. À ses dires il faut diagnostiquer le mal, dialoguer…Que l’autorité ait le courage de dire ce qui n’a pas marché et accepter de dialoguer », a martelé Imam Mahmoud Dicko. Cependant, il a levé toute équivoque en disant qu’il n’y a aucun problème entre lui et le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Il a également rappelé que le président IBK avait dit dans la mosquée devant tous les imams de le conseiller s’il est dans l’erreur, sans quoi il ne les pardonnera jamais.

Elkunti

 

Commentaires via Facebook :