Le président de l’Union des patriotes pour le Mali (UPM), Baïla Niang a animé, le samedi 17 juin, au siège du parti à Faladié, une conférence de presse afin de se prononcer sur la révision constitutionnelle.
Dans son propos introductif, le conférencier a rappelé qu’en 2012 les Maliens ont constaté l’effondrement de leur État suite à la grave crise sécuritaire déclenchée dans sa partie septentrionale, « après cet effondrement de l’État du Mali, nous sommes rentrés dans la logique de refondation de l’État malien sur de nouvelles bases notamment les termes de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », a-t-il ajouté.
De sa lecture, l’accord permet de réorganiser l’État et l’objet de la Constitution c’est d’organiser l’État et de protéger le droit des citoyens. À ce titre, l’accord ne viole en rien les dispositions de la Constitution. Au contraire, la prise en compte des termes de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali renforce la Constitution malienne. « Pour bien analyser cette révision, il faut prendre ses distances avec le droit. Il faut appliquer la sociologie politique. Car, la Constitution n’est pas faite que du droit. De l’analyse de la sociologie politique l’accord complète notre Constitution », a-t-il précisé.
À ses dires, après la crise de 2012, la révision constitutionnelle doit être dans l’esprit de refonder l’État. La première étape de ce processus de refondation de l’État c’est la convocation d’une conférence nationale que le président pouvait faire dans les six premiers mois de son quinquennat. Au cours de cette rencontre, toutes les forces vives de la nation y participeront afin de faire des propositions pouvant être prises en compte dans la nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum.
De son avis, la présente révision constitutionnelle n’a pas été initiée pour refonder l’État du Mali comme cela se doit dans tous les pays où l’État s’est effondré à la suite d’une crise, « cette révision constitutionnelle a été initiée par les pouvoirs publics pour sauver la 3ème République qui a secoué dans toutes ses composantes en 2012 », a-t-il déploré.
À la réponse à la question relative à la position du parti sur la tenue du référendum, Baïla Niang est formel : « Je vote non à la révision constitutionnelle. Je ne marche pas, car la plupart des initiateurs de cette manifestation sont des acteurs de la 3ème République. Ces derniers sont dans la logique de préserver cette République ».
Il ajoutera que le renforcement des pouvoirs du président de la République en l’octroyant le droit de démettre le Premier ministre risquera de nous conduire vers une crise institutionnelle, « en cas de cohabitation entre le président de la République et une Assemblée nationale dominée par l’opposition, la gestion des affaires publiques sera très difficiles », a laissé entendre le président de l’UPM.
Selon le conférencier, la mauvaise gouvernance est la principale cause à la crise multidimensionnelle qui secoue notre pays depuis 2012. Les questions de terrorisme et autres sont les conséquences de la mauvaise gouvernance. « La mauvaise gouvernance est toujours dirigée contre la population. À travers cette tare c’est la population qui est exclue de la gestion des affaires publiques ». Et de poursuivre que la solution passe obligatoirement par l’inclusion des populations dans toutes démarches concernant la sortie de crise.
D’après Baïla Niang, cette réforme doit jeter les bases d’une vraie politique de régionalisation à travers la dévolution des pouvoirs du centre vers la périphérie. « Il s’agit d’une nouvelle organisation de l’État dont le pourvoir de décision sera partagé entre le niveau central et les régions. De ce fait, la création du Sénat aura une logique. Ce sont les régionaux qui viendront siéger au Sénat pour renforcer le contrôle de l’action gouvernementale par le parlement », a-t-il conclu.
MAMA PAGA