Les responsables des quarantaine d’organisation de la société civile membre de la mission d’observation des élections au Mali ( MODELE-Mali) a tenu, ce mardi 11 avril, sa conférence mensuelle pour faire le point sur les préparatifs des futures élections.
La mission d’observation des élections au Mali est soucieuse du respect du délai de la fin de transition et la tenue des élections libres, transparentes et équitables au Mali. C’est dans ce cadre que les organisations de la société civile spécialisées dans l’observation des élections étaient face à la presse pour présenter le rapport sur les observations constatés sur le terrain.
Sur le volet de la mise à jour des données pour l’obtention des cartes nationales d’identité biométriques, le rapport de MODELE –Mali constate que les opérations se déroulent dans tout le pays, excepté Kidal. Cependant, explique le coordinateur de MODELE –Mali Dr Ibrahim Sangho, les populations éprouvent des difficultés pour accéder aux services à cause du nombre réduit des lieux d’enrôlement et le manque d’agents pour prendre suffisamment en charge les demandes de plus en plus croissantes. « Ces demandeurs sont obligés de se présenter dans les lieux d’enrôlement à 3 heures du matin », souligne Dr Ibrahim Sangho.
Et quant au projet de constitution, les observateurs de la mission d’observations constatent que le texte est accueilli favorablement dans la plupart des régions du Mali notamment dans les milieux des leaders religieux et les légitimités traditionnelles. Malgré cette approbation, le rapport relève que le maintien du concept de la laïcité est un aspect très contesté par certains religieux qui demandent son abandon au profit d’un état multiconfessionnel.
S’agissant sur le plan politique, le rapport de la mission d’observation indique que l’arène politique reste marquée par l’absence d’un nouveau calendrier électoral. De quoi obliger les acteurs politiques à mener peu d’activités de sensibilisation et de mobilisation sociale en vue d’une participation massive aux élections de fin de transition. « La modification de la loi électorale et le projet de Constitution ne font pas encore l’objet d’une vulgarisation à grande échelle auprès des populations », relève le rapport de MODELE-Mali. S’y ajoute à la situation sécuritaire continue à être précaire dans les régions du centre et du nord du pays.
En retour, MODELE-Mali recommande aux autorités de transition de renforcer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, d’améliorer le processus de mise à jour des données pour la carte nationale d’identité biométrique en prenant des nouvelles mesures. Il s’agit de la multiplication des équipes d’enrôlement et de validation, renforcement des équipes mobiles , la mise à disposition de tablettes de bonne qualité et de formulaires d’enrôlement en quantité suffisante, la pérennisation du dispositif d’enrôlement et de mise à jour. Aussi, MODELE-Mali exhorte les autorités de transition à procéder à une large vulgarisation du contenu du projet de Constitution dans toutes les langues nationales.
Et quant à l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), la mission d’observation demande la publication d’un calendrier électoral réaliste pour le retour à l’ordre constitutionnel et d’un chronogramme détaillé pour la tenue du référendum constitutionnel. Et elle recommande également l’accélération du processus d’installation et d’opérationnalisation de ses coordinations dans les régions, cercles, communes, ambassades et consulats. Déjà, Dr Ibrahim Sangho souligne que le retard accusé par l’installation des coordinations de l’AIGE à l’intérieur du pays risque d’avoir des impacts sur la date des élections. Selon lui, le chronogramme en vigueur est irréalisable. Pour cause, il estime que les 99 nouveaux cercles créés par le nouveau découpage territorial ne permettent d’aller aux élections si l’on devait se conformer à la loi électorale. « L’opérationnalisation de ces cercles est impossible avant la tenue des prochaines des élections législatives », déclare Dr Ibrahim Sangho, qui recommande d’aller à l’organisation des élections possibles.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net