A 10 jours de la fête de ramadan, les clients ne se bousculent toujours pas dans les ateliers de couture. Cet état de fait ne s’explique que par la pauvreté croissante de la population malienne.
Apparemment, la pauvreté prend à la gorge les ateliers de couture de Bamako. Au dernier virage du mois de ramadan, l’attention de tous les musulmans est fixée, d’une manière ou d’une autre, sur les préparatifs de la fête. Et pour cela le service des ateliers de couture est une priorité parmi tant d’autres. Mais à moins 10 jours de la fête musulmane, le constat est amer dans les ateliers de couture car, rares sont ceux qui sont débordés par les clients, comme les années précédentes.
A pareil moment il y a quelque temps, des ateliers de couture refusaient de prendre le tissu des clients pour ne pas les décevoir le jour de la fête. Aussi on pouvait constater, à pareil moment, des bousculades chez les couturiers. Cette année, ce n’est pas le cas dans la majorité des salons de couture. Ce n’est pas le comportement décevant des tailleurs envers sa clientèle qui explique cet état de fait, c’est surtout la pauvreté de la population qui est à la base de cette situation.
“Nous remercions Dieu. Les clients viennent petit à petit et on les attend toujours. Apparemment, les choses ne sont pas comme les fois passées où on était débordé déjà à 20 jours de la fête. Nous constatons que cette fois-ci, notre service est vraiment peu sollicité par les clients. Je crois que cette situation s’explique par la mort du pouvoir d’achat des populations. Mais l’espoir est là, il faut toujours compter sur les clients de la dernière minute”, explique Toumani, gérant d’un atelier de couture.
“Si ce n’est pas la pauvreté, personne ne souhaiterait porter un ancien habit le jour de la fête. Mais compte tenu de la situation financière difficile de cette année, beaucoup vont se passer du service des tailleurs. La priorité cette année pour beaucoup de parents seraient les enfants”, tranche Hawa Diarra, mère de 4 enfants.
Youssouf Coulibaly