Premières assisses des femmes pour la paix : L’engagement des femmes dans le processus en ligne de mire

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Les travaux des premières assisses des femmes pour la paix au Mali ont pris fin le mardi dernier au Mémorial Modibo Keïta. Pendant 4 jours, les femmes venues des dix régions ont pu jeter les jalons de leur participation consensuelle et autonome aux actions de paix et de réconciliation avec comme slogan « Pour la paix au Mali, les femmes s’engagent ».

La cérémonie de clôture était présidée par le Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Traoré Oumou Touré en présence de Dr Maxim Houinato, représentant d’ONU Femmes, des représentants des associations et ONG féminines, des membres des Cabinets ministériels et des corps diplomatiques accrédités au Mali. Démarrées le 25 novembre, ces assisses ont été une occasion pour les femmes de prouver qu’elles peuvent contribuer à la promotion de l’Accord pour la paix et la réconciliation et du dialogue social pour établir une paix définitive. Le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille Traoré Oumou Touré, dans son discours de clôture, après avoir remercié les partenaires ONU Femmes, Minusma, PNUD, Royaume de Suède pour leur accompagnement, dira que ces assisses, premières du genre, sont le fruit de la reconnaissance du rôle décisif joué par les femmes dans la stabilisation et le développement. Selon elle, les femmes exercent une influence positive sur le processus politique et économique ainsi que celle de la paix. « Les conflits ont une conséquence dévastatrice pour tout le monde précisément pour les femmes et les filles. Elles sont également souvent les cibles des violences sexistes et sont exclues du processus politique pour garantir la paix et la sécurité», a indiqué le ministre.

Toutefois, regrette le ministre, « Si les femmes ont soutenu le processus de la paix, elles restent fortement exclues des négociations et du processus décisionnel ». Pour le ministre, la tenue des assisses était un défi que les femmes ont pu relever par leur présence massive. « Ces quatre jours de travaux ont permis de formuler des recommandations visant à promouvoir et assurer la participation des femmes dans le processus de paix et de développement », a-t-elle déclaré.

Auparavant, le représentant Résident d’ONU Femmes, lors de son intervention, a salué le département de tutelle pour l’organisation de ces assisses qui tombent à point nommé dans une période propice avec le démarrage des campagnes des seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Il a salué le courage de la femme malienne qui a subi beaucoup de violences dans la crise de 2012. Dr Maxime a ensuite rassuré les femmes que l’accompagnement de son institution ne fera pas défaut pour le retour de la paix définitive au Mali. Les participantes ont formulé quelques recommandations à l’endroit du gouvernement qui sont entre autres, la délocalisation des organisations des assises des femmes du Mali pour la paix, la poursuite de l’application effective de la loi n°052 du 18 décembre instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, la prise des mesures pour l’amélioration et la sécurité des personnes et des biens, la poursuite de la mise en œuvre des programmes d’appui et de soutien aux veuves, orphelins, refugiés et les personnes vulnérables, etc.

Notons que le lundi 27 novembre, la première dame Keita Aminata Maïga s’est rendue aux assises pour marquer son soutien et son accompagnement aux côtés des femmes pour l’instauration d’une paix durable. Elle a profité de la tribune pour remercier le ministère de tutelle pour l’initiative qui selon elle, va rassembler et créer une synergie pour que les femmes parlent d’une seule voix. « Les femmes sont au centre de la paix et de la lutte contre l’insécurité. Soyez vigilantes, car ceux contre lesquels nous nous battons se trouvent souvent parmi nous. La paix est possible quand nous pensons au Mali et c’est main dans la main que nous trouverons la paix », avait conseillé Keïta Aminata Maïga.

Bintou Diarra, stagiaire

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