L’initiative des membres du Conseil national de Transition (CNT) d’interpeller le gouvernement pour un exercice classique continue d’alimenter les débats chez le peuple qui a approuvé l’exercice. Les représentants du peuple ont poussé le Chef du Gouvernement à se confronter à la réalité de la situation. Ils ont dénoncé les 30% de réalisations après plusieurs mois? Rien que pour cela, le Président du CNT encouragement.
Les réponses du PM, elles, étaient aléatoires, relevant du déjà entendu. Rien de nouveau sous les tropiques. Le Premier ministre s’est encore une fois cherché des excuses. Il a passé le plus clair de son temps à nous faire les mêmes cours d’histoire sur “l’abandon en plein vol”, “l’instrumentalisation de la CEDEAO” ou encore “certains qui ne l’aiment pas simplement parce qu’il est PM, Lui”. Face à la charge récurrente de membres du CNT, et loin d’être convainquant, il finit par reconnaître que nous avons perdu “3 mois pour rien”. Autant dire 9 mois de surplace.
Concernant ses plus proches soutiens qu’il a vaillamment accueillis sur le perron de la Primature avec leurs slogans anti-CFA, anti-CEDEAO et anti-MINUSMA, là aussi, le locataire de la Cité administrative admet qu’il s’agissait d’une diversion, et donc, d’une perte de temps. Le Mali ne sortira ni du CFA, ni de la CEDEAO, ni de l’UEMOA et la MINUSMA est là pour y rester. Tout ça pour ça ! Ridicule, selon les Maliens.
A la question de savoir ce que l’avenir nous réserve, le Premier ministre nous révèle vaguement qu’il va enfin “se mettre au travail” et qu’il n’attendra “plus rien”. C’est promis. Il aurait même fait signer un décret pour une commission des Assises Nationales. Tant mieux pour lui et pour le pays, mais l’horizon reste flou.
Comment va-t-il faire pour lever les sanctions alors qu’il se dit intraitable sur “ses 24 mois” rejetés par la CEDEAO ? Pas de réponse. Combien de temps avant qu’il vienne présenter un nouveau PAG détaillé ? Silence radio. Son équipe restera-t-elle intacte si elle n’est parvenue qu’à 30% de réussite ? Enigme et no comment. Sortie ratée, bouche bée et bouche cousue.
En définitive, au-delà du citoyen qui a été éclairé sur la réalité du bilan du gouvernement, l’exercice devant le CNT le 22 avril dernier durant cinq heures d’horloge devrait surtout servir de baromètre au chef de exécutif. Le malaise est réel et le gouvernement sort très affaibli de cet affront.
Source : COD