Pour M. Daou, la mauvaise foi du gouvernement est d’autant manifeste qu’à ce jour, il n’y a aucune initiative de conciliation pour apporter des réponses aux préoccupations des travailleurs des impôts qui, pourtant, ont été très patients et disciplinés face aux injustices. Le Secrétaire général met en garde contre le risque de durcissement du mouvement tant la frustration et la colère sont perceptibles chez les travailleurs qui, en coulisse, ne comprennent pas ce mépris des pouvoirs publics. Comme toute réponse à ce préavis de grève, c’est une commission interne composée d’anciens directeurs des impôts qui a tenté une médiation en rencontrant par deux fois, la semaine dernière, le bureau du syndicat. Quant à la direction, elle a comme seule réponse sa bonne foi affichée et sa disposition à accepter certains des points de revendications qui sont justes à ses yeux, mais seulement de façon verbale.
Alors sans miracle il est évident que nous partons tout droit à une confrontation qui semble inévitable du fait de l’attitude du gouvernement qui méprise le préavis de grève. Il est aussi possible que ce soit la politique de sapeurs pompiers très prisée par nos gouvernants qui soit l’explication, c’est-à-dire attendre la dernière minute pour réagir et forcer un compromis et ensuite utiliser la communication pour charger l’autre partie, en somme des méthodes indignes de gouvernances.
Il est important de rappeler que c’est à la suite de l’assemblée générale du 02 Avril 2015 que le principe de la grève avait été arrêté. Par la suite le bureau avait décidé d’aller en grève les 23 et 24 Avril 2015. C’est dans cette dynamique que le mot d’ordre de grève avait été déposé par le bureau du syndicat qui, depuis, attend une réaction des pouvoirs publics qui se fait désirer. La déception est perceptible chez les travailleurs des impôts qui ne comprennent pas l’indifférence des autorités, cela d’autant plus que l’unanimité est faite sur la justesse des revendications qui n’auraient jamais du se trouver à un tel niveau de traitement tant certains dossiers ont trainé dans les terroirs. En tout cas le réveil du mouvement de revendication est une réalité qui semble interloquer les pouvoirs publics qui, malgré l’indifférence affichée, manœuvre en coulisse pour tuer le mouvement, avec des méthodes qui ont déjà fait leur preuve (mutation intimidation, propositions, achat de conscience, promotion…)
Les revendications portent sur un certain nombre de points comme la révision de certains décrets et arrêtés de fonctionnement du service, le plan de carrière, l’audit du fonds d’équipement de la DGI , la mobilité des cadres, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, le statut particulier, un taux unique de bonification à tous les agents…
En tout cas la détermination de l’actuelle équipe dirigeante du syndicat des impôts fait espérer une évolution prochaine de la situation de léthargie que vit cette organisation longtemps laissée à la solde de la direction et du gouvernement et utilisée comme instrument de promotion par certains cadres qui, sous le couver du syndicalisme, se sont fait une place en monnayant les espoirs de leurs collègues.
Youba KONATE