Préavis de grève des agents de Securicom à l’aéroport : «Aucun agent n’a été licencié», dixit le chargé des affaires sociales de Sécuricom

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securicomLe préavis de grève des agents de Securicom est un procès d’intention et infondée. Car le licenciement des 13 agents mutés  de l’aéroport  qui refusent de rejoindre leurs nouveaux postes évoqué comme motif ne tient pas débout. Aucun agent  n’a été pour le moment licencié. Seulement, leurs soldes et salaires ont été suspendus. C’est la principale information livrée par Mahamadou Doucouré, conseillers spécial chargé des affaires sociales à la direction du Groupe Securicom.

 

 

De 10 agents à sa création, le groupe Securicom en emploie aujourd’hui 2.500. Ce qui dénote de son savoir-faire, car le groupe a fait l’objet de nombreuses sollicitations. Cette société pourvoyeuse d’emplois, dirigée par des maliens, au lieu d’être une fierté fait des jaloux.

 

 

 

Depuis un certain temps, le travail des agents du Groupe Securicom, déployés à l’aéroport international Bamako-Sénou est remis en cause par les clients.  Dans le souci de satisfaire cette clientèle, la direction a procédé à un réaménagement de son personnel. Mécontents de cela, certains agents s’adonnent à la manipulation et à de manœuvres dilatoires.

 

 

 

Après plusieurs tentatives de dénigrement du Groupe Securicom, dira Mamadou Doucouré, c’est au comble que nous assistons.  Car le licenciement évoqué comme motif de leur grève n’existe pas. « A ce jour, il n’a été question de licenciement de qui que ce soit. Selon la législation du travail, un employé qui refuse d’occuper son poste  pendant 3 jours, c’est un abandon de poste. Il est donc considéré comme démissionnaire. Pour le moment, nous avons fait constater leur absence par un huissier. Suite à cela, conformément à la loi, nous avons suspendu leurs salaires et soldes», a-t-il précisé.

 

 

 

Faut-il le rappeler, en un premier temps, ils ont tenté de faire croire à l’opinion publique que leur mutation avait un rapport  avec leur volonté de mettre en place un nouveau comité syndical. Mais grâce à l’ouverture de la direction aux médias, cette initiative a été vouée à l’échec.  A ce sujet, la direction de Securicom a expliqué que  ces affectations font suite à de nombreuses plaintes des clients de l’aéroport. Il s’agit notamment des compagnies de transport aériennes et les passagers. Les compagnies se plaignent du manque de vigilance et de  l’immobilisme des agents de Securicom, postés à l’aéroport.

 

 

Les usagers, quant à eux, déplorent quotidiennement les spoliations et disparitions de leurs bagages. Jugeant cela inadmissible et comme  une tentative de sabotage de son image, la direction a procédé à un réaménagement de son personnel dans cette structure. Car ce sont ses agents qui sont chargés de veiller à lutter contre les interventions illicites, des actes d’insécurité à bord d’un avion. A cela s’ajoute la  surveillance, à l’aide des caméras vidéo, de tout mouvement, y compris la manipulation des bagages. Pour balayer d’un revers de main les allégations des agents qui ne veulent pas quitter l’aéroport et qui entretiennent le flou, sous prétexte de cette affaire de mise en place d’un comité syndical, la Direction a fourni des documents prouvant sa bonne foi d’accueillir autant de comité que le personnel souhaiterait mettre en place. Dans une correspondance adressée à la Cstm à laquelle est affilié le nouveau comité, la direction a été on ne peut plus claire : «Monsieur le secrétaire général, je souhaite que vous ne vous mépreniez pas sur le sens des décisions prises par la direction de Securicom dans le cadre de la gestion de son personnel. Aussi je vous prie de noter : il existe déjà un comité syndical à Securicom ; les travailleurs pour lesquels vous intervenez sont libres de créer leur comité syndical si leur vision ne correspond pas à celle du comité syndical déjà existant. La mobilité du personnel au sein de Securicom pour raison de service ne saurait être interprétée comme un écueil à la constitution d’un comité syndical. Pour  preuve, beaucoup de ces travailleurs dont il est question ont déjà exécuté leur mission au sein de Securicom ailleurs qu’à l’aéroport. La nature et la spécificité de notre activité professionnelle qui est d’offrir à notre clientèle une solution globale de sécurité nous impose : une formation de base de tous nos agents et une mobilité de notre personnel qui est le gage de la vigilance et du maintien du professionnalisme».

 

 

 

Ayant échoué dans cette aventure, ils continuent avec leur jeu favori : la distraction. Ils ont entamé un nouvel épisode de campagne mensongère. Selon notre interlocuteur, le nouveau comité syndical a déposé à la direction un préavis de grève de 72 heures. Dans ce présent avis daté du 4 mars 2014, le comité exige l’annulation des licenciements opérés en violation des textes en vigueur en République du Mali de leurs camarades au nombre de 13. Faute de quoi, ils vont observer une grève de 72 heures à compter du mercredi 12 mars 2014.

Du côté des responsables du Groupe Securicom, cette correspondance est à la limite ridicule de la part du comité. Car, il n’a jamais été question de licenciement de qui que ce soit à ce jour.  « Selon la législation du travail, un employé qui refuse d’occuper son poste  pendant 3 jours, c’est un abandon de poste. Il est donc considéré comme démissionnaire. Pour le moment, nous avons fait constater leur absence par un huissier. Suite à cela, conformément à la loi, nous avons suspendu leurs salaires et soldes», a précisé Mahamadou Doucouré. Mais jusqu’à présent, précise la même source, il n’a pas été question de licenciement de qui que ce soit. «Pour procéder aux licenciements, il faut saisir l’Inspection de travail qui, par la suite, émettra son avis par rapport à la situation. Si dans les 15 jours qui suivent, celle-ci ne dit rien, en ce moment, on peut procéder au licenciement. Et nous ne sommes pas à ce stade, car nous considérons ces travailleurs comme nos enfants. Nous ne voulons pas aller jusque là», a déclaré ce conseiller du Directeur général. Partant, il est trop tôt de parler d’un quelconque licenciement  sauf si c’est une fuite en avant.

 

 

 

Faut-il le souligner, rappellera-t-il,  sur ce même chapitre, pour se racheter, ledit comité syndical a envoyé de nouveau une correspondance à la direction du Groupe Securicom, le 6 mars 2014. Dans ladite lettre, il change de langage. Au lieu d’exiger l’annulation des «licenciements de leurs camarades opérés en violation des textes en vigueur », il précise qu’il s’agit «bien de l’annulation de la procédure de licenciement des camarades dont les noms suivent : Abdourahamane Tabouré, Issa Sidibé, Amadou Afo Tall, Modibo Cissé, Sékou Kouyaté, Abdramane Sissoko, Anna Sangaré, Kadiatou Doukouré, Madame Dicko Awa Diarra, Moussa Daba Camara, Hamadoun Niambelé, Mamadou Touré et Moussa Kassambara».

 

 

Pour le Groupe Securicom, cette énième correspondance est aussi ridicule que la première car aucune procédure de licenciement n’a été engagée par la direction. Donc, ces arguments pour aller en grève  ne sont pas convaincants.

 

 

 

La mauvaise foi du nouveau comité décriée par la direction

Selon un responsable du Groupe Securicom, les jeunes qui entretiennent l’amalgame entre la création d’un comité syndical et les mutations sont animés de mauvaise foi. Car ces quelques agents ne veulent pas se soumettre aux rigueurs, à la discipline et au professionnalisme qu’exige leur mission, d’où toutes ces agitations. Sinon, «comment comprendre ce refus d’occuper un autre poste outre celui de l’aéroport quand bien même ils ont quitté d’autres services pour aller à ce service sans remous», s’interroge un autre responsable de la Direction.  Mieux, ajoutera cette source, la mutation n’a aucune répercussion sur le salaire, car il n’y a pas d’avantages spécifiques pour les agents aéroportuaires. A son nouveau poste, l’agent touche le même salaire qu’il touchait à l’aéroport. Décidément, il y a quelque chose qui ne tourne pas  rond à l’aéroport : « ils seraient assis sur des mines d’or dans ce service », a laissé entendre notre source.

Soulignons que dos au mur et pour afficher sa mauvaise foi, le comité a démarché les grands partenaires de la société, notamment Air France, leur demandant de suspendre leurs vols à destination de Bamako pendant la période de leur grève. Au motif que les professionnels ont été relevés. Or, ils ne sont sortis d’aucune école de sécurité au Mali outre le Centre de Formation professionnelle en Sécurité de Securicom. Ils ont suivi la même formation que ceux qui viennent de les remplacer. Là aussi, indique la direction, ils ont échoué car les partenaires, connaissant la meilleure structuration et le sérieux de Securicom, n’ont pas accordé de crédit à leurs «allégations».

 

 

 

Une autre preuve de leur «méchanceté », déplore la direction, c’est qu’à peine né, la première action syndicale de ce comité a été d’aller en grève. Comme s’il n’était crée que pour cela. Sinon étant à n’importe quel poste à Bamako, on peut mener une lutte syndicale pour revendiquer l’amélioration des conditions de travail et de vie des syndiqués.

 

 

Pire, pour ces «rebelles», nombreux sont ceux qui se sont désolidarisés d’eux. Car ils ont compris que ce mouvement ne visait qu’à ternir l’image de la société qui les emploie. Par voie d’huissier, ils ont affirmé qu’ils n’ont pas été consultés pour la mise en place d’un comité syndical et ne se sentent pas concernés par ce mouvement.

 

 

En ce qui concerne les responsables du Groupe Sécuricom, ils se disent sereins et n’ont aucune crainte quant à la suite de cette grève. Car les instigateurs de ce mouvement ont été non seulement remplacés, mais ils ont abandonné leurs postes il y a environ un mois. Et cela n’a nullement affecté le bon fonctionnement de l’entreprise.

 

Oumar KONATE

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