Pr. Issa N’diaye: “les religieux ne sont plus crédibles pour une médiation politique”

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Les récentes marches de contestation organisées par l’opposition contre le verdict de la Cour constitutionnelle, laissent planer des doutes sur un risque de crise post-électorale. Que peuvent faire les leaders religieux pour éviter ce scénario ? Pour certains analystes, il ne faut rien attendre d’eux dès qu’ils sont devenus acteurs politiques eux-mêmes. Selon ces observateurs, l’irruption du religieux sur la scène politique a provoqué une fracture dans notre société. “Le terrain politique est un endroit non approprié aux leaders religieux”.

C’est ce que pensent certains universitaires pour qui le rôle du religieux doit être concentré sur le spirituel. Selon eux, leur crédibilité a été mise en cause depuis qu’ils ont commencé à se mêler de la vie politique. Pour Issa N’Diaye, chargé de cour à l’université de Bamako, il est d’une importance capitale qu’un leader religieux sache garder la neutralité. Sur les ondes de Studio Tamani, il conclut que “les religieux ne sont plus crédibles pour une médiation politique” au Mali.

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7 COMMENTAIRES

  1. si les réligieux en 2013 disent qu’ils ont porté IBK au pouvoir en 2018 ,c’est tout le contrare.Le candidat qu’ils ont soutenus a perdu dès le premier tour,c’est Aliou Diallo.Si la crise post électorale a pris de l’ampleur ,ce sont ces mêmes chefs réligieux qui sont à la base.On a bien vu le chef de Nioro s’afficher avec Soumaila le deuxième tour,cela aussi n’a pas marcher.La contestation est double ,d’une part pour l’opposition qui déclare ,le vole de leur victoire par la cour et IBK,et d’autre part par les chefs réligieux qui ne sont plus faiseurs de ROI AU MALI.Il faut tout de même reconnaître que le réligieux s’est scindé en trois partis où chacun a choisi et défendu son camp.La légitimité revient au haut conseil islamique de se prononcer au nom de tous les musulmans du Mali a sous traité son rôle en laissant la légitimité au chérif par respect.Les réligieux ont oublié que Dieu ,le tout puissant est souverain dans ses décisions ,et il donne la royauté à qui il veut ,ou la retire à qui il veut.Ainsi le réligieux comme a dit notre prof a perdu sa crédibilité,puisque acteur politique.C’est pourquoi d’ailleurs on n’entend aucune voix ,impossible de négocier,pour sauver le Mali,au contraire pour certain IBK doit partir par tous les moyens possible pour qu’ils retrouvent leurs légitimités perdues au sein du MALIBA.

  2. Merci beaucoup à ISSA NDIAYE.
    je souhaite que cette analyse soit portée comme un étendard dans notre pays.
    La religion n’a rien à faire dans une politique démocratique.ce propos ne transpire d’aucune animosité contre une religion qu’elle soit.le seul pot commun dans notre existence est cette démocratie bien appliquée.les religion reste dans la sphère privée car elle est multiple.

  3. Moi je pense que les religieux sont des hommes à part entière par conséquent ils ont le droit de faire de l’immixtion dans la vie politique. D’ailleurs ils glissent leurs bulletins dans les urnes comme chacun d’entre nous. Moi personnellement ce n’est pas un ouléma qui va m’influencer dans mes choix politiques. Et puis notre loi fondamentale n’interdit ni aux religieux, ni aux chefs des familles fondatrices de Bamako de faire de la politique. S’il y a des gens qui suivent avec fanatisme, les yeux fermés aujourd’hui quelqu’un c’est ces tous ces jeunes désœuvrés du CDR qui acceptent de se battre pour un des candidats du jour que le soi-disant “guide” avait lui-même traité d'”incapable” et “indigne” de diriger le Mali.

    • Les Atlantistes se sont deja assez trop étalé sur les espaces vitaux des autres!
      Que se soit en Australie, aux Malouines, Hk, à Gibraltar ou en Afrique du Sud ect!

  4. L’immixtion du politique dans la politique tant décriée par Zoumana SACKO a connu son point culminant en 2012. Dans la recherche de l’adhésion du peuple au coup de force de 2012 contre le régime d’ATT , le tour pion de soldats a sollicité des religieux . Après cette étape , les religieux ont été sollicité dans le pour parler avec les Djihadistes . Cette forfaiture a été couronnée par la création du Ministère des cultes dont les musulmans se sont appropriés . La faiblesse de l’Etat a expulsé les religieux dans la sphère politique . La rencontre humiliante de Ouaga fut l’occasion pour les Chrétiens de prendre la distance . Le Président dans ses introduction commence par réciter des versets coranique pour exhiber sa foi musulmane même devant la plus haute juridiction en prêtant serment . Les leaders religieux gagnent leur vie en s’alignant derrière tel ou tel candidat tout les cadres se prostituent pour accéder aux postes Ministériels .

  5. Merci beaucoup Professeur, votre analyse est correcte, certains de ces leaders se sont décrédibilisés en soutenant ouvertement des candidats. Sont-ils finalement hommes de foi? Hommes politiques? Simples citoyens? Agitateurs manipulateurs?
    Il est temps que la classe politique prenne conscience de son rôle primordial qui est la bonne gouvernance. Celle-ci n’a pas bien joué sa partition depuis 1991 et voilà la raison de l’intrusion des religieux dans la sphère politique. Nous avons vécu la médiation de MGR Luc Sangaré dans les années 80 et qui a abouti tant bien que mal puisqu’il était crédible et charismatique pour les parties en conflit à l’époque.
    Comme dit plus loin, la classe politique doit prendre conscience de son rôle et de sa place dans la résolution des problèmes de la nation ,sinon, nous verrons pire et les leaders religieux aussi encore pire puisque tout vient de démontrer qu’ils sont vraiment contournables .

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