A l’occasion de la commémoration de la journée des martyrs, la Pyramide du souvenir a organisé le jeudi 26 mars 2015, en son sein, une conférence débat sur le thème « Election communale sur fond d’insécurité et de défense de l’Etat et des partis politiques : Vers un report ou une gouvernance partagée ? » Cette conférence débat était animée par le Dr Modibo Bah Koné, Pr à l’Université de Bamako et Mr Mamadou Coulibaly, en présence de la directrice de la Pyramide du Souvenir, Mme Aïchata Abdou Maïga, de l’ex première Dame du Mali, Mme Traoré Mintou Doucouré, du ministre des affaires religieuse, Thierno Hass Diallo, du représentant du ministre de la Culture, Almamy I Koreissi, des acteurs du mouvement démocratique, des pionniers et d’autres personnalités. Au cours de cette conférence débat, le Pr Aly Nouhoum Diallo a fait savoir que tous les germes de la désintégration du pays sont dans l’accord d’Alger.
« La commémoration de la journée du 26 Mars 2015 m’offre l’occasion de m’incliner devant tous les martyrs tombés sur le champ de l’honneur. Les martyrs d’hier et d’aujourd’hui. Nous ne pouvons les oublier car leur sacrifice nous a apporté la démocratie et la liberté. Aujourd’hui notre pays est replongé dans une crise sécuritaire dont les répercussions se font sentir sur l’état de la Nation et de toutes les institutions », c’est pas ces phrases que la directrice de la Pyramide Mme Aïchata Abdou Maïga a commencé ses mots de bienvenu. Avant d’ajouter que face à cette situation, que résulte du piétinement des accords d’Alger censés aboutir à la consolidation l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, la Pyramide du Souvenir pense que la solution se trouve dans le dialogue inclusif entre tous les protagonistes pour une meilleure gouvernance. Quant au représentant du ministre de la Culture, Almamy I Koreissi, il a remercié la Pyramide pour le choix de ce thème. « Le report des élections est un soulagement pour l’ensemble des acteurs du processus électoral, certes, mais nous devons rapidement profiter de l’aboutissement espéré des Accords d’Alger en vue d’une sortie de crise définitive. Et donc travailler au retour de l’Administration dans les localités des 3 régions du Nord et de Mopti pour la réussite d’élections libres, démocratiques et transparentes. Nous savons que la régionalisation qui confiera désormais la responsabilité des questions de développement aux conseils régionaux, restera un vain mot sans le retour de la paix et de la sécurité », a-t-il dit. Après ces différentes déclarations, le premier conférencier, Dr Koné a, au cours de son exposé, rassuré que la date du 26 galvanisera la jeunesse malienne. Avant de mettre l’accent sur les trois constitutions qu’a connu le Mali a savoir celle de 1960, 1974 et de 1992 qui est toujours en vigueur. « Le 04 Septembre 2013 avec la prestation de serment du troisième président élu de la IIIème République, Mr Ibrahim Boubacar KEITA, le Mali va ouvrir une nouvelle page de son histoire en renouant avec la démocratie. L’immense espoir soulevé par comparable qu’a celui de la chute de la IIème République et de l’avènement de la démocratie le 26 Mars 1991. Cette première expérience démocratique a abouti au chaos », a-t-il dit. Quant au deuxième conférencier, Mamadou Coulibaly, il a expliqué les attributs du conseil communal et des maires. Lors des débats, le ministre Thierno H Diallo a souligné qu’un mauvais accord vaut mieux que sans accord. « Ceux qui ont négocié l’accord d’Alger savent qu’il y’a des insuffisances mais une paix négociée vaut mieux que sans paix », a-t-il martelé. Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali N Diallo, les rapports de force du moment a obligé le gouvernement à parapher l’accord d’Alger. « La constitution a été signé à Alger. C’est la première fois qu’on voit dans un accord un chapitre consacré à l’Azawad. Tout le nord du Mali n’est pas l’azawad. Il est évident qu’on est inquiet. Et il est légitime que nous crions des inquiétudes. Les rapports de force ne nous sont pas favorables. Heureusement que le Gatia a permis un peu qu’on relève la tête. L’accord est un danger. Tous les germes de la désintégration y sont dedans. Comment faire en sorte que les rapports de force change et rapidement?», a dit Ali N Diallo. Enfin, il a souhaité la nécessité d’avoir la paix avant les élections communales et régionales.
Aguibou Sogodogo& Madiassa Kaba Diakité