La Pharmacie populaire du Mali (PPM) garantit l’approvisionnement du marché national en produits pharmaceutiques. Et cela, malgré le contexte difficile consécutif à la crise sociopolitique actuelle que traverse le pays. L’assurance a été donnée par le président directeur général de la PPM, Dr Abdrahamane Tounkara aux administrateurs réunis hier pour la 76è session ordinaire du conseil d’administration de la structure. Les travaux de cette session se sont déroulés dans les locaux de la Pharmacie en présence de l’ensemble des administrateurs.
Les soubresauts de l’année 2012 (coup d’Etat et occupation des régions du nord) n’ont épargné aucun tissu économique, encore moins une structure comme la PPM chargée d’une mission de service public à travers l’importation des médicaments essentiels et autres dispositifs médicaux. Or, le secteur de distribution des médicaments est un domaine très complexe. La crise a favorisé le foisonnement d’autres circuits parallèles qui ont brouillé les cartes et envahi le champ d’intervention de la PPM, a déploré le président directeur général, Dr Abdrahamane Tounkara, président du conseil d’administration.
Cependant ces écueils n’ont pas pour autant empêché la Pharmacie populaire du Mali de faire face à sa mission. Ainsi dans sa politique d’approvisionnement des formations sanitaires publiques et privées, la PPM a privilégié l’achat des dénominations communes internationales (DCI). Ce choix de médicaments se justifie par la facilité d’approvisionnement, mais aussi et surtout par le coût de ces médicaments dix fois moins chers que les marques. Ce qui est de nature à réduire considérablement les dépenses de santé, avec la garantie de la qualité et la traçabilité des médicaments tout au long de leurs circuits d’approvisionnement, a assuré le patron de la PPM. Cette dynamique a permis à la boîte de remplir son engagement contractuel vis-à-vis de l’Etat, au bénéfice des communautés, malgré les contraintes économiques et les objectifs sociaux amplifiés des embûches que la structure traverse au cours de ces derniers mois.
Malgré un environnement très difficile marqué par l’arrêt total des activités à Gao, Tombouctou et Kidal, les résultats enregistrés au cours de l’exercice sont jugés satisfaits. Les indicateurs de gestion ont maintenu leur tendance avec en toile de fond un chiffre d’affaires d’environ 7,5 milliards de Fcfa et un résultat d’exploitation net de 401,3 millions de Fcfa.
L’impact de cette dynamique a été la distribution des intrants à l’ensemble des programmes nationaux et aux structures publiques. Les malades ont été mis au cœur de ce dispositif de mise à disposition des produits pharmaceutiques sur l’ensemble du territoire national. Cet élan sera maintenu tout au long de l’année en cours, a promis Dr Abdrahamane Tounkara, annonçant que des dispositions sont envisagées pour atteindre cet objectif de performance.
Pour ce faire, la PPM travaille à l’obtention de la certification ISO. « Dans cet état d’esprit, l’autre priorité de la PPM est d’assurer qu’elle continue de poser les fondations de sa croissance pour affronter le futur avec beaucoup plus de professionnalisme à travers le renforcement de qualité », a indiqué le PDG de la structure.
Par ailleurs, la Pharmacie compte renforcer le dépôt de Mopti qui, dans les années à venir, constituera le second dépôt le plus important après celui de Bamako. Mopti sera alors le point d’approvisionnement des régions du nord.
Dr Abdrahamane Tounkara a également souligné l’urgence pour la PPM à être plus alerte et encore plus vigilante et surtout dépendre de moins des budgets de l’Etat. Ce qui lui permettra de gagner en autonomie et en efficacité dans un environnement plus que sujet à une évolution rapide, a-t-il estimé, avant de solliciter l’accompagnement et l’appui des partenaires techniques et financiers et d’autres intervenants à travers l’achat local de médicaments destiné à combattre la maladie sur l’ensemble du territoire national.
L. DIARRA