Après le coup d’Etat, les dirigeants de la Transition doivent servir le pays dans son entièreté, sans aucun esprit partisan discriminatoire. Ce n’est pas le cas avec le M5-RFP, devenu « enfant béni » de la République…
Si tout coup d’Etat est un « crime imprescriptible », comme énoncé dans la Constitution du 25 février 1992, les complices ou comparses de ce renversement d’un pouvoir légitime ne devraient bénéficier d’aucun couronnement institutionnel. C’est pourtant le cas aujourd’hui avec le mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), sans cesse auréolé par le pouvoir de transition. Ce qui ressemble fort à une sorte de « prime pour renversement » d’un pouvoir élu !
En effet, même s’il est avéré que le mouvement du M5-RFP a été l’organisation politique qui a, pendant plusieurs semaines, sonné la révolte, organisé la rue pour suffisamment fragiliser le régime IBK, le conduisant vers son départ, ces actions ne doivent pas célébrés ou récompensées. Certes, les militaires de l’ex-CNSP ont « parachevé » l’opération de renversement du pouvoir IBK et lui ont donné l’assaut final, le 18 août 2020, mais faut-il pour autant adouber ceux qui ont interrompu la marche politico-institutionnelle normale du Mali si gravement en crise depuis 2012 ? Il est très dangereux d’ériger le mouvement hétéroclite du M5-RFP en une « entité spéciale » dans le fonctionnement institutionnel du pays. Ce d’autant que les principaux responsables politico-associatifs de ce regroupement se sont entredéchirés depuis plusieurs mois et ne rêvent que de s’empoigner à coups de coups bas, d’invectives et de dénonciations. La preuve, plusieurs responsables et cadres de ce mouvement ne cessent d’exiger que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga soit éjecté de la tête du « Comité stratégique » du regroupement. Ce que refuse catégoriquement le chef du gouvernement, qui multiplie des actions pour exclure les contestataires de son leadership. Et Dr Choguel Kokalla Maïga semble ainsi instrumentaliser plusieurs cadres à lui servir de soutiens inconditionnels pour demeurer à la tête du mouvement auquel il tente de donner un statut spécial ou un caractère de privilégié.
C’est ainsi que dans le récent décret du président de la Transition portant création, mission, organisation et fonctionnement de la commission de rédaction de la nouvelle Constitution, le M5-RFP n’est considéré comme un regroupement politique. Il n’est pas non classé parmi les organisations de la société civile…Le M5-RFP serait-il alors un ovni dans le paysage sociopolitique national. «…Elle (la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution, NDLR) consulte l’ensemble des forces vives de la nation notamment:
les partis et regroupements politiques
les organisations de la société civile
les groupements de jeunes
les forces de défense et de sécurité
le mouvement du 5 juin M5 RFP… », lit-on dans ce décret du président de la Transition.
A travers ce libellé, l’on note aisément que le pouvoir de transition réserve un traitement spécial au M5-RFP. Ce qui contraste avec le devoir d’équidistance et de respect de l’Etat vis-à-vis des organisations politiques ou sociales, qui concourent à l’animation du débat démocratique. Ce, surtout dans un contexte de Transition devant préparer et organiser des élections souhaitées transparentes et crédibles.
Nul n’ignore que les leaders actuels du M5-RFP ambitionnent transformer leur coalition circonstancielle en une machine électorale pouvant les aider à gagner les prochaines élections, qui sanctionneront cette période transitoire. En privilégiant le M5-RFP, caporalisé et chouchouté par le PM Choguel Maïga, l’on crée sûrement des frustrations entre les acteurs politiques maliens. Ceux de l’ancienne majorité sous IBK étant considérés comme des « traîtres » et « apatrides », alors que ceux du M5 sont qualifiés de « patriotes» et « acteurs du changement ». Le M5-RFP pourra-t-il fédérer la majorité des Maliens pour faire face aux défis futurs et actuels du pays ? Rien n’est moins sûr. Le M5-RFP, dont l’un des cerveaux, l’ancienne « autorité morale », l’imam Mahmoud Dicko a pris ses distances et est devenu plus critique de la gouvernance, ne doit-il opérer une métamorphose consubstantielle pour rassembler davantage les forces vives du pays ? Certainement ! En affichant un triomphalisme pour éventuellement régler des comptes politiques à ceux qui sont restés fidèles à feu IBK, le M5 court le risque de conduire le pays vers d’autres déflagrations avant ou après les prochaines échéances électorales. Ce sera sûrement une démarche politicienne préparant inconsciemment le pays à une autre phase de contestation des institutions d’un Mali en quête de refondation.
Bruno D SEGBEDJI
voilà ce qui va se passer. assimi va s’adosser sur cette nouvelle version du m-5 pour se presenter aux elections presidentielles. c’est ce que le général guei avait en côte d’ivoire lorsqu’il avait fait son coup d’etat. malheureusement pour le general guei, il fut tué par la même personne qui l’a pousser a se presenter aux elections, c’est a dire gbagbo laurent.
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