Pouvoir d’achat en chute : Ventre affamé n’a pas point de…oreille!

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Au moment où le Mali doit compter sur le patriotisme et l’engagement politico-citoyen de ses fils et filles en vue de relever les défis auxquels le pays fait face, la vie chère s’exacerbe et tiédit les ardeurs.

-maliweb.net- Si le panier de la ménagère était troué depuis plusieurs mois, l’évolution exponentielle des prix des produits de premières nécessités, ces derniers jours, semble avoir simplement emporté le fond de ce panier. Les Maliens se retrouvent donc avec des marmites sans fond, des tables à manger désespéramment vides.

En effet, les prix des denrées de première nécessité ont pris l’ascenseur à une vitesse grand V. Et cela, malgré la levée de l’embargo, la ménagère ne sait plus où se donner de la tête. A titre d’exemple, le kilo de la viande du bœuf, qui étant autour de 3000F, frôle aujourd’hui 5000 F CFA dans plusieurs marchés de Bamako. Idem pour l’huile, le sucre, dont le kilo toise 700F CFA.

Pour sa part, le sac de 50 Kilos du riz est autour de 25 000 F CFA, alors que le maïs est dans la fourchette de 17 000F, le mil, le haricot et d’autres produits alimentaires de grande consommation sont aussi en hausse vertigineuse.

En outre, le prix du litre d’essence vient de  passer de 811 à 891 Fcfa, celui du gasoil de 809 à 889 Fcfa. Ce qui a eu pour effet d’augmenter les tarifs des transports en commun et d’autres produits comme le ciment, dont la tonne n’est pas en bas de 100 000F CFA. Que dire de l’engrais qui se fait rare privant les paysans de perspectives de cultures. Tout cela dans un contexte de pénurie alimentaire, les précédentes récoltes n’ayant pas été bonnes, du fait aussi de la  crise sécuritaire.

Ce contexte de mal-vivre teinté de grande anxiété pour les populations n’est pas de nature à favoriser le développement de la fibre patriotique dont elles ont besoin aujourd’hui. Comment, en effet, faire preuve de résilience, de détermination et d’engagement face à l’adversité et aux défis sécuritaire dans un climat de soucis existentiels comme ceux d’aujourd’hui ? Comment les Maliens peuvent-ils avoir le moral et s’unir, comme un seul homme, face aux visées néocolonialistes et aux velléités de déstabilisation, dont leur pays est aujourd’hui victime, s’ils doivent tirer le diable par la queue ? « Ventre affamé n’a pas de patriotisme », répond un chroniqueur de la place.

Il faut avouer que dans le climat actuel d’interrogation, où presque chaque jour est endeuillé d’attaques terroristes, il n’est pas évident que les populations manifestent un engouement participatif aux nombreuses réformes politico-institutionnelles attendues. Que sera la participation aux consultations référendaires et électorales en vue, si le peuple malien est en proie à des questions de subsistance au quotidien ?

Les populations n’auront-elles pas tendance à prioriser leurs  défis existentiels au détriment des préoccupations liées à la préservation du pouvoir de transition et de l’Etat ? Le risque est réel et il faut que les plus hautes autorités fassent des efforts pour atténuer l’effet de la vie chère pour soulager un tant soit peu les souffrances des populations. Histoire d’éviter que les Maliens ne finissent pas par se désintéresser de la sauvegarde de l’intérêt général, le salut du pays dans son existence même.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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2 COMMENTAIRES

  1. Comment voulez vous augmenter le prix du gasoil et espérer la stabilité des prix des denrées?????? il faut vraiment intelligent. Nous avons une difference de prix sur gasoil avec le senegal de 234 francs c’est pas normal. La boulimie de l’état a vouloir coute au coute d’avoir l’argent sur le dos du peuple va conduire a une révolte.

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