Pour une Transition réussie : Quel modèle choisir ?

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John Jerry Rawlings et Thomas Sankara sont des références pour l’ensemble des patriotes africains, les deux ayant en commun un patriotisme à toute épreuve. Le premier s’est distingué par sa fermeté, sa clairvoyance et sa lutte acharnée contre la corruption. Le second, par son franc-parler et son refus de pactiser avec le diable. A qui des deux le président de la Transition malienne doit-il chercher à ressembler ?

L’exercice du pouvoir n’est pas une sinécure. Bon nombre de dirigeants l’apprennent une fois qu’ils ont la main à la pâte. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut savoir manier le bâton et la carotte, savoir ménager  même ceux que l’on considère, à tort ou à raison, comme des ennemis. C’est ainsi qu’on peut parvenir à ses fins. Cela dit, le défunt président du Ghana, paix à son âme, s’est illustré par sa fermeté, son sens élevé du devoir et son amour de la patrie. Il a mené une lutte farouche contre la fraude, les détournements de fonds, le népotisme, en un mot la malhonnêteté. Ce n’est pas chose aisée quand les mauvaises habitudes ont perduré dans le pays.

Cependant, c’est tout ce que le peuple attend de ses dirigeants. C’est la condition sine qua none pour entrer dans l’histoire par la grande porte en ayant pour allié  inconditionnel le peuple. C’est ainsi que Rawlings au Ghana et Sankara au Burkina sont devenus des icônes. La ressemblance  entre les deux s’arrête là quand on sait quand que, contrairement à Rawlings, Feu Sankara n’a pas bénéficié de la même longévité au pouvoir. Son franc-parler, sa rigueur indéfectible et son honnêteté à toute épreuve n’ont pas suffi à lui protéger des ennemis qui étaient légion. Ils ont fini par l’avoir.

C’est ce qui nous pousse à penser qu’il faut éviter l’affrontement quand on a en face plus fort que soi. Mettre un peu d’eau dans son vin, n’empêche pas d’atteindre son but. Il faut souvent jouer  de patience et d’intrigues. Cet exemple peut nous inspirer dans l’analyse des incompréhensions  actuelles entre le Mali et la France. Nul besoin d’être un spécialiste de la géopolitique et de la géostratégie pour comprendre le rôle que la France a  joué  et continuer de jouer dans l’histoire du Mali. Elle a fait de bonnes choses indiscutablement mais a également commis des erreurs qu’il s’agit plutôt de reconnaître et corriger.

Ce faisant, elle réussirait à amadouer une partie du peuple qui en a gros sur le cœur. Pour parler concrètement, elle aurait dû profiter de son intervention militaire salvatrice qui a servi à bouter les terroristes hors  de Tombouctou et Gao en 2012 pour s’attirer la sympathie de la majorité des maliens. Au lieu de cela, elle a provoqué l’ire de tous les patriotes en faisant de Kidal une espèce de no man’s land qui ne dit pas son nom.

Pour finir, nous dirons que Français et Maliens doivent comprendre qu’ils sont liés par l’histoire. Chacun sait que les relations entre les peuples sont guidées par les intérêts. Il s’agit tout simplement de faire en sorte qu’il n’y ait pas de perdant !

Nando

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