Pour son honneur et la transparence dans les affaires publiques : Boubou Cissé acceptera-t-il de se mettre à la disposition de la justice ?

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Croissance solide et forte attractivité auprès des investisseurs sont les points forts de l'économie dans un pays qui doit sans cesse jongler entre développement et lutte contre le terrorisme. © Reuters

L’invite des magistrats à l’endroit du ministre Boubou Cissé, à adopter des mesures de transparence, passe d’abord par la volonté de celui-ci de se mettre à la disposition de la justice. S’il tient à préserver son image d’homme de rigueur.    

 Jusqu’ici considéré comme un homme de rigueur parmi les différents membre du gouvernement, sa carrosserie a désormais pris des éraflures. Il est ministre de l’Economie et des Finances et se nomme Boubou Cissé. La révélation provient des magistrats. Du moins, des deux syndicats de la magistrature, le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima).

Dans un communiqué, ces syndicats disent avoir pris acte de la décision prise par le gouvernement de procéder à la retenue sur les salaires des magistrats à partir du mois de septembre 2018. Ils rappellent que cette mesure est, en principe, le pendant légal de la grève à la disposition de l’employeur. «Toutefois, en vertu de l’obligation légale incombant aux différentes parties de s’exécuter de bonne foi de leurs engagements, la présente grève n’est que la réaction légale et légitime de la magistrature contre le reniement du gouvernement, si bien que toute forme de pression du pouvoir exécutif contre le pouvoir judiciaire est illégale et donnerait lieu à une réaction juridique appropriée», indique le même communiqué.

Ils déplorent la décision prise et assumée par le gouvernement de recourir à un tel moyen et invitent leurs membres à en assumer toutes les conséquences. «L’Etat fonctionne sur la base de la complémentarité nécessaire entre les trois pouvoirs et que toute velléité paternaliste de l’un à l’encontre des autres ne peut que détériorer inopportunément l’indispensable collaboration devant présider à la conduite de l’action publique. Ceux qui prônent l’exemplarité doivent être les premiers à l’abri de tout reproche…» rappellent le Sam et le Sylma.

Avant d’exiger que «toute la lumière soit faite autour des trois milliards et demi (3.500.000.000) FCFA évaporés curieusement dans la nature à l’hôtel des finances à l’occasion du soi-disant dédommagement d’un opérateur économique consécutivement à la crise au nord du pays. Ladite opération, intervenue dans le cadre d’un marchandage de gré à gré entre le ministre des Finances et l’opérateur économique en question, est intervenue en violation des règles élémentaires applicables en la matière».

Le Sam et le Sylma notent que «cette importante somme d’argent a été détournée au profit d’une seule entreprise de la place et dans des conditions scabreuses, alors que l’incidence financière totale de la demande légitime des syndicats, est seulement de l’ordre de deux milliards Fcfa par an pour près de six cent magistrats : que partant, nul ne peut nous opposer une quelconque insoutenabilité budgétaire de la revalorisation demandée…».

Les syndicats de la magistrature encouragent le gouvernement à poursuivre cette compagne de provocation, tout en se réservant le droit de faire d’autres révélations et même d’entreprendre des actions plus fortes visant le même ministre, voire d’autres membres du gouvernement de la République, impliqués dans d’autres scandales non moins sulfureux.

Le ministre Boubou Cissé acceptera-t-il de se mettre à la disposition de la justice, pour son honneur et la transparence des affaires publiques ? En tout cas, l’exigence de mesures de transparence demandée au ministre Boubou Cissé par les magistrats passe d’abord par la volonté de celui-ci de se mettre à la disposition de la justice. S’il tient à préserver son image d’homme de rigueur. L’opinion nationale veille.

Affaire à suivre…

 

Zan Diarra

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