Des Associations et Organisations de la société civile projettent de marcher pour manifester leur soutien au Bureau du Vérificateur Général. Une manière pour elles d’asséner leurs vérités aux détracteurs du Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra.
Décidément, à un an de la fin du second et dernier mandat du Président ATT, à la tête de notre pays, rien ne se passe comme prévu. Alors que sur le front social, c’est déjà la levée de boucliers, face à l’acharnement contre les rapports du Bureau du Vérificateur Général. Mais aussi, à la vie chère qui ne cesse d’être chère dans notre pays. Face à cette situation, des associations et non des moindres sont décidées, à entreprendre une marche de protestation. « C’est le seul moyen de sauver le pays ou ce qui en reste encore » indiquent les organisateurs.
Une certitude : la colère couve. Elle a pour origine la cherté de la vie et la mauvaise gestion des affaires publiques.
La dernière sortie du gouvernement contre le VEGAL n’a, semble-t-il pas été du goût des Maliens.
Faut-il le rappeler ? Les principales missions assignées à l’actuel gouvernement, étaient, entre autres, de baisser les prix des denrées de première nécessité, juguler la crise scolaire, mettre fin aux détournements impunis du dénier public et lutter contre la corruption et la délinquance financière. En clair, l’organisation de forums, la tenue d’états généraux (sur le foncier, la corruption, l’Ecole) n’a pas été concluante. Financées à coups de millions, ces kermesses se sont en effet révélées inefficaces.
En définitive, le bilan est maigre. Trop maigre de l’avis des organisateurs de la prochaine marche. D’ores et déjà, des associations ont fait entendre de la voix. Il s’agit entre autres de l’Association du Kénédougou, du CNJ et des scolaires (toutes tendances confondues, le Les raisons de leur courroux, du Cadre de Réflexion et d’Action des Jeunes (CRAJ), le Cercle de Réflexion pour Jeunes (CRJ). Ce dernier, dans une correspondance qu’il nous a fait parvenir dit « non à la réhabilitation des grands voleurs des fonds publics par les autorités » et fait part de son soutien inconditionnel au Vérificateur Général. Il dénonce en outre « des ministres qui se transforment en avocats pour blanchir toutes ces personnes épinglées par les rapports du BVG ».
En somme et de l’avis des protestataires, non content d’avoir un bilan peu élogieux, le gouvernement s’est s’attardé sur les rapports du VEGAL … Et sans convaincre !
Les griefs se mêlent et s’entremêlent. Le dernier rapport du Ministère de la solidarité est venu compliquer davantage la situation. Les conclusions de ce document attribuent la cherté de la vie aux grossistes lesquels bénéficient pourtant de largesses (exonérations, subventions) de la part du gouvernement.
Par ailleurs, même si « L’initiative-riz », s’est avérée une réussite selon ses promoteurs, il n’en demeure pas moins que le consommateur paye chère cette denrée.
Sur le m marché malien en effet, le prix du riz du kilogramme de riz oscille entre 300 et 400F CFA. Une insulte à « l’Initiative riz » dont les objectifs finaux étaient entre autres, la baisse du coup du produit, l’exportation…
Toutes choses ayant incité le BVG a incité, conformément à ses prérogatives, de mener des investigations. Un péché qui lui voudra l’hostilité de ses détracteurs.
En plus du riz, d’autres produits ont connu une flambée. Il s’agit du sucre, de la viande… Les condiments n’échappent pas au phénomène.
Sur le plan macro économique, de 6,4% en 2002, le taux de croissance est aujourd’hui estimé par les experts à moins de 2%. De 600.000 tonnes en 2002, la production cotonnière est à 245.000 tonnes. Du moins, si l’on en croit les dernières statistiques.
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Le gouvernement en panne
Tous ceux, qui ont pratiqué le président ATT ont du se rendre à l’évidence qu’il n’est pas au mieux de sa forme.
Réputé pour sa rigueur, mais surtout pour son énergie, Amadou II semble connaître, pourtant, une baisse de régime. Amaigri, il a les traits tirés. Et les paupières tombantes. Visiblement, il ne dort plus. Du moins, pas assez. Il ne pouvait en être autrement avec un gouvernement en panne. Et des populations, de plus en plus, impatientes face à la pauvreté, à la hausse des prix et à une économie sous perfusion des institutions de Bretton-Wood.
Du coup, c’est la levée de boucliers, sur le front social. Après une grève de 72 heures (du 25 au 27 janvier dernier) décrétée par les exploitants et les revendeurs de bois et de charbon, ce sont des Associations et des organismes de la société civile qui projettent de descendre dans la rue suite au dénigrement des rapports du Vérificateur par le gouvernement.
Face à cette levée générale de boucliers, les prochains jours s’annoncent chauds. Et mêmes très chauds dans notre pays.
Si aucune date n’a été, pour l’instant, retenue par les organisateurs de la marche, on dit attendre la suite des démarches entamées contre M Sidi Sosso Diarra.
Jean pierre James
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