Pour propos jugés injurieux tenus par une avocate à leur encontre : Les musulmans projettent de marcher sur le Barreau malien

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Pour avoir affirmé dans une émission  radiodiffusée que des dignitaires musulmans n’ont pas dit la vérité à leur base à propos des protestations suscitées par le Code de la personne et de la famille, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Me Kadidia Sangaré a provoqué la colère des responsables du Haut Conseil Islamique du Mali. Ceux-ci viennent, en effet, d’annoncer une marche sur la CNDH et sur le Barreau ce mardi 12 octobre. Mais, des tentatives de conciliations pourraient faire avorter cette manifestation.

Au cours de son intervention, le mercredi 6 octobre 2010,  dans l’émission " Appel sur l’actualité", animée sur RFI par Juan Gomez, la présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Me Kadidia Sangaré, a laissé entendre que les leaders musulmans avaient menti à leur base dans l’épisode de protestations suscitées par l’adoption du Code de la personne et de la famille. Pour Me Sangaré, c’est cette mauvaise communication qui a été à la base de la grande mobilisation des musulmans à Bamako et ailleurs à travers une rencontre le 15 août 2009 et surtout le grand meeting du 22 août 2009 au Stade du 26 mars.

Cette partie des déclarations de l’avocate, militante des droits de l’homme a, selon nos informations, choqué la communauté musulmane et particulièrement les principaux dignitaires de l’Islam. C’est ainsi qu’un projet de marche de protestations est en gestation et beaucoup de responsables tels des imams sont sollicités afin de sonner la mobilisation. Il s’agira, nous a-t-on rapporté, d’ "une  marche pacifique de protestation" sur la CNDH et le Barreau.

Informé du projet,  le bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Me Seydou Ibrahim Maïga, a décidé de calmer les uns et les autres. Il nous  est revenu qu’il a entrepris des démarches auprès des premiers responsables du Haut Conseil Islamique (HCI) afin qu’ils renoncent à leur marche, surtout dans le contexte actuel où le Code est toujours sur la table des députés.

Me Maïga a ainsi contacté Mohamed Kimbiri, le Secrétaire général du HCI et secrétaire à la communication de l’Association Islamique pour le Salut (AISLAM), pour qu’il fasse baisser la colère. Il a tout de même reconnu que Me Sangaré était allée un peu loin dans son intervention. Même son de cloche chez Mahmoud Dicko, le président du HCI qui, selon nos informations, est actuellement très embarrassée par ces propos de la présidente de la CNDH. Dès lors, une seule question se pose : la marche aura-telle lieu demain ou pas ? Wait and see.

Bruno Djito SEGBEDJI

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