Depuis plus de deux ans, le pays Dogon souffre de l’insécurité grandissante à cause des conflits intercommunautaires qui y règnent. L’agriculture, l’élevage, le commerce local… ne bougent presque plus. Cette année, plusieurs dizaines de villages n’ont pas pu cultiver, donc menacés de famine. Pour prévenir ce mal, l’Association Dogon Vision compte jouer pleinement sa partition.
Selon le président de l’Association Dogon Vision, plus de 40 villages et hameaux n’ont pas pu cultiver dans les 4 cercles du pays Dogon. A ses dires, plusieurs familles d’accueil sont proches de la rupture de leur stock alimentaire. Ce qui, du coup, place plus de 9 000 personnes dans le besoin alimentaire. Adama Diongo avance que les aides d’urgence fournies par l’Etat et les ONG ne couvrent que deux ou trois mois or les localités touchées doivent être soutenues pendant plus de 13 mois. “ Dans les communes de Koro et Douentza, les besoins des gens se sont intensifiés depuis Juin 2018 “, a-t-il déclaré.
Et de poursuivre que des dispositions doivent être prises pour éviter que cette situation ne se transforme en catastrophe humanitaire qui fera braquer toutes les caméras du monde sur la misère du pays Dogon. “ Cela peut être évité si la communauté Dogon prend des mesures décisives pour collecter de la nourriture, des moyens de subsistance, de la santé, de l’eau et de l’assainissement et de l’aide nutritionnelle “, proposent les leaders de ” Dogon Vision “.
C’est dans ce cadre que l’association lancera, dès la semaine prochaine, une initiative de collecte de 1 000 tonnes de céréales pour appuyer les populations sinistrées, et si possible, anticiper la survenue de la famine dans la contrée. Pour ce faire, chaque dogon, de l’intérieur comme de l’extérieur, sera sollicité. “ Nous avons l’ambition, d’ici fin novembre 2018, de parvenir à boucler le stock et entamer l’acheminement des vivres vers les bénéficiaires “, nous confie Adama Diongo.
Avant d’inviter toutes les bonnes volontés à leur donner un coup de main, le président de Dogon Vision précise que leur slogan, c’est : “ Tout faire pour éviter la famine au pays dogon “.
Boubacar PAÏTAO