Les travailleurs d’Ozone Mali sont en grève illimitée depuis le lundi dernier pour retard de paiement de salaire. La société quant à elle se défend en accusant l’Etat, à travers la mairie du District, de ne pas payer les factures de ses services estimées à plus 14 milliards de FCFA.
Malaise dans l’exécution de la Convention de la propreté de la ville de Bamako signée entre la Mairie du District et la société marocaine Ozone Mali, il a y 3 ans, est profond. Dans l’intervalle d’une semaine, les travailleurs sont à leur 2e mot d’ordre de grève pour retard de paiement de salaire.
Le secrétaire du syndicat des travailleurs, Abdramane SANOGO, a rappelé avoir écourté leur mot d’ordre suite à un arrangement avec les responsables de la société la semaine dernière. Selon les termes de ces engagements, a expliqué le syndicaliste, les responsables d’Ozone Mali se sont engagés à verser tous les salaires dans un bref délai, via les sociétés de placement.
«Nous avons arrêté la grève parce que la société a promis de payer tous les salaires. Contrairement à cette promesse, Ozone Mali n’a versé que le salaire de certains des travailleurs, pas de tout le monde. Cela n’est pas admissible », a dénoncé M. SANOGO. C’est principalement pour ce motif, a-t-il soutenu, que le syndicat a décidé le dimanche 11 mars, lors d’une réunion, d’aller à une grève illimitée qui a commencé depuis le lundi dernier.
Après 48 heures de cessation de travail, M. SANOGO s’est réjoui du suivi du mot d’ordre de grève par l’ensemble du personnel sur toute l’étendue de Bamako. Ce mouvement sera suivi d’une marche pacifique pour réclamer le respect de la Convention d’établissement d’Ozone Mali par toutes les parties prenantes, a annoncé le syndicaliste.
Le syndicat envisage cette marche vers le 20 avril prochain afin que chaque partie assume sa responsabilité dans le contrat. Selon le responsable syndical, il n’y a pas d’autre alternative à l’assainissement de la ville de Bamako sans l’exécution de cette Convention.
« L’État doit s’impliquer dans l’exécution du contrat entre la Mairie et la société Ozone Mali. Car, il y a une menace sérieuse sur ce contrat dont la rupture aura de grandes conséquences de salubrité et sur le chômage dans le pays. Sans ce contrat, il y a plus de 13 000 personnes qui sont menacées de partir en chômage », a prévenu M. SANOGO.
A la Direction générale d’Ozone Mali, on avance des difficultés financières pour justifier la situation. Selon notre source, la société Ozone Mali, depuis des mois, ne fait pas des rentrées financières. En effet, la société doit plus de 14 milliards de FCFA à l’État, à travers la Mairie du District de Bamako.
Cette situation justifierait les contraintes de la mise en œuvre de ladite Convention et ferait peur à beaucoup d’habitants de la ville de Bamako qui prédisent le retour les déchets sur les voies publiques et trottoirs.
Moussa KANTE, un commerçant au grand marché de Bamako, affirme qu’à chaque grève des travailleurs d’Ozone Mali, les déchets bloquent des voies d’accès dudit marché. Ce qui donne une idée claire des conséquences des grèves.
Par Sikou BAH