Regroupant plusieurs associations de femmes de la société civile, WANEP est un réseau qui œuvre dans le domaine de la paix à travers le monde. Ainsi, pour trouver des solutions beaucoup plus sincères à la crise multiforme que vit notre pays, le réseau WANEP a réuni les femmes du Mali autour d’une table le jeudi 23 août 2012 au centre Aoua Keïta, pour réfléchir sur la question. C’était sous la conduite de Mme Fatoumata Maïga, présidente de WANEP avec à ses cotés, le contrôleur de police Amy Kane, modératrice du débat.
Dans son intervention préliminaire, la présidente de WANEP a tout d’abord fait un état de lieu de la situation de crise que traverse le pays avant de faire une analyse des causes qui l’ont provoqué, des conséquences sur la vie des femmes et des mesures à prendre, pour un retour définitif de la paix au Mali. Aux dires de Mme Fatoumata Maïga, l’heure est très grave, l’Etat n’existe plus au nord et les femmes doivent à tout prix, jouer leur rôle pour le retour de la paix. Aussi à l’entendre, le gouvernement d’union nationale mis en place n’est pas sûr car, certains regroupements de parti politique menacent de claquer la porte, parce qu’ils n’auraient pas bénéficié des postes ministériels qu’on leur avait promis lors des consultations. Aussi la présidente de WANEP a exprimé toute son inquiétude par la création d’un ministère des cultes et des affaires religieuses dans un Etat occupé dans sa majorité par des islamistes et dont, les plus grands complices, vivent à Bamako selon elle. « Les politiciens veulent avoir le pouvoir même au prix de notre sang »dira t-elle avant d’appeler les femmes elles aussi à avoir des objectifs précis. Mme Oumou Touré de la CAFO de soutenir sur ce point que, les femmes n’auront jamais ce qu’elles veulent si, les associations aux seins desquelles elles se retrouvent ne cessent pas de se faire des concurrences déloyales. A l’état actuel des choses, les femmes doivent se concerter dans les quartiers, villes et campagnes pour parler d’une même voix a laissé entre la présidente de WANEP. Aussi, selon elle, toutes les femmes doivent avoir une pensée émue pour toutes leurs sœurs du nord, les jeunes filles en particulier qui vivent aujourd’hui des calvaires devant cette chape de plomb que veulent leur imposer des bandes armées sorties de nulle part et qui ont envahi leur vie. Aussi Mme Fatoumata Maïga dans son intervention a appelé les femmes d’aller récupérer au nord du Mali leurs fils (sonrhaï senoufo, dogon Sarakolé, peulh…) qui se sont joints aux islamistes avant d’ajouter que « si des parents nigérians sont venus chercher leurs enfants au nord pour les ramener, pourquoi pas nous». Pour la présidente de WANEP, il est encore possible d’éviter à ce que ces jeunes maliens recrutés par les bandits, pointent l’arme contre leurs compatriotes. C’est dans ce cadre que des femmes du réseau avec en leur tête la présidente Fatoumata Maïga ont décidé de se rendre à la fin de ce mois au nord pour apporter un soutien moral aux femmes et jeunes filles, sensibiliser les jeunes et rencontrer les islamistes si possibles.
Par Mahamane Touré « Hamane »