Face à la presse ce samedi, les femmes du Mali ont passé en revue leurs principales actions pour leur contribution à la résolution de la crise politico-sécuritaire. De l’alerte donnée en février dernier face à la situation de nos soldats au Nord, à la rencontre avec les familles fondatrices de Bamako avec la participation des forces politiques de bord divergents, en passant part leur participation aux débats et marches pacifiques, les femmes ont été et restent de tous les combats pour la sortie de crise dans notre pays.
Cette conférence de presse, qui a eu lieu dans la salle de conférence du Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ, a été l’occasion pour les femmes du Mali, réunies en un grand ensemble, de faire le bilan des actions entreprises depuis le début de la crise que traverse notre pays.
D’entrée de jeu, la porte-parole des femmes a justifié leur mobilisation par la nécessité de faire les leurs les préoccupations nationales de l’heure. Selon Mme Fanta Kamissoko, la crise que traverse notre pays a été, et reste, au cœur des préoccupations des femmes du Mali, qui, dit-elle, ont décidé de laisser de côté leur appartenance politique, religieuse, et associative, pour constituer une seule famille face à l’urgence. Cette urgence, rappelle-t-elle, n’est autre l’unité d’action entre les différentes forces pour une sortie de crise rapide.
Au devant de la scène
La présidente de la Coordination des organisations et ONG féminines (Cafo), elle, a passé en revue les grands axes de l’intervention des femmes du Mali pour la résolution de la crise politico-sécuritaire dans notre pays. Parmi ces actions, Mme Traoré Oumou Touré a mis l’accent sur l’alerte donnée en février dernier par les femmes au président de la République au début des attaques des villes du Nord. A celle-ci, cite-t-elle, il faut ajouter leur participation aux différentes manifestations (débats, adoption de déclaration, marches pacifiques, etc.) visant la recherche de solutions pour une sortie de crise.
Lorsqu’un conflit éclate, les femmes jouent également un rôle de rassembleur, de renforcement de l’unité et la cohésion nationales. Au Mali, renchérit Mme Traoré Oumou Touré, les femmes en ont fait montre en initiant la première grande rencontre avec les autorités et chefs traditionnels et familles fondatrices de Bamako en vue d’envisager des solutions de stabilisation du pays. Cette rencontre, qui est intervenue pendant les moments les plus tendus de la crise politico-sécuritaire, a enregistré la présence des leaders politiques de tous les regroupements.
Quand le pays est en crise, les femmes ont le devoir d’être présentes aux côtés de leurs maris, et de leurs enfants. Pour la présidente de la Cafo, ceci explique toute la vulnérabilité des femmes lorsqu’un conflit éclate. Le cas du Mali ne fait pas exception à la règle. Car, depuis le début des attaques au Nord, les femmes ont payé le lourd tribut suite aux violences dont elles ont été victimes, les déplacements massifs vers les villes du sud et certains pays voisins.
Prenant la parole, la représentante de Mme le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a salué cette forte mobilisation des femmes du Mali dans cette crise. Selon elle, ceci est la preuve que les femmes prennent conscience de leur rôle et de leur place dans le développement du pays, et en particulier dans le retour à la paix et à la stabilité dans notre pays.
“Le département se réjouit de cette importante prise de conscience, et reste convaincu que le rôle des femmes est déterminant dans la prévention et la gestion des conflits”, a déclaré la représentante du ministre de la promotion de la femme.
Issa Fakaba Sissoko
L’ENGAGEMENT RESPONSABLE DE CHAQUE PARTIE PRENANTE ET LA COHÉSION NATIONALE CONDITIONNERONT UNE SORTIE DURABLE DE LA CRISE MALIENNE EN GARANTISSANT, ENTRE AUTRES, LA NON IMPUNITÉ ET LA RESTAURATION DE L’INTÉGRITÉ TERRITORIALE ET DE L’UNITÉ.
DEVANT CONTRIBUER A LA COHÉSION NATIONALE, LES CONCERTATIONS NATIONALES ET LES NÉGOCIATIONS DOIVENT DÉMARRER AU PLUS TÔT.
ELLES AIDERONT A PRÉPARER, EN LIAISON AVEC LA CEDEAO, UNE GUERRE EFFICACE CONTRE LE TERRORISME AU MALI.
Bonjour,
Les concertations nationales et les négociations doivent être INCLUSIVES et OUVERTES aux régions, à la diaspora et à toutes les parties prenantes, A TRAVERS UN ENGAGEMENT RESPONSABLE.
Ce dernier fait que doivent y prendre part tous les Maliens, de toutes les communautés, qui acceptent les principes (refus du terrorisme, non impunité, respect des droits de l’homme, coexistence pacifique, …) et les conditions (pour les groupes armés (MNLA, Ansar Dine, Gandakoye, …): dépôt des armes, indivisibilité du Mali et laïcité) retenus d’un commun accord lors de ces dernières.
Les concertations nationales sont INCONTOURNABLES pour apporter des réponses à la difficulté qui fait qu’on a du mal à les rendre inclusives et ouvertes et que les parties prenantes ont du mal à s’entendre sur leurs termes de référence donc leur finalité, les opérations et leurs ordonnancement pour apporter une réponse durable à la crise au Mali.
Plusieurs éléments peuvent contribuer à expliquer cette difficulté tels que : l’exclusion de certains Maliens, la non compréhension par certains Maliens de ce qu’on veut faire, les égos de certains membres des parties prenantes, leurs desseins inavoués, les amalgames, la haine, l’engagement en ordre dispersé qui nuit à la cohésion et à la garantie d’une solution pour le bien-être collectif.
Ce sont certains des aspects bloquants qu’il faut expliquer, les mettre de côté ou bien les traiter, comme le futur réellement souhaité, les opérations à traiter pour y parvenir et leur ordonnancement à travers une feuille de route (ce qui est indispensable à faire tout de suite et l’ordre des opérations pour y arriver, comme la nécessité ou pas d’organes de transition additionnels, la restauration de l’intégrité territoriale, les élections, ce qu’il faut faire juste après les élections et ce qu’il faut laisser à beaucoup plus tard).
Sans ce travail préalable à tout, on risque d’avancer dans le désordre, sans cohésion, sans traiter ce qu’il faut et sans consensus entre les parties prenantes sur la problématique rendant difficile, voire impossible, la négociation.
Ce qui peut nous amener à la fin de la transition sans rien faire de concret, comme la libération des zones occupées, la tenue des élections transparentes et justes, qui sont les objectifs majeurs de cette transition.
L’aspect cohésion nationale est très important et prédétermine la suite.
Les concertations nationales et les négociations aideront à créer cette dernière autour du futur souhaité.
Elles ne sont pas en contradiction avec la libération du Nord, elles la préparent efficacement.
L’engagement responsable de chaque partie prenante et la cohésion nationale conditionneront la réussite de la sortie durable de la crise au Mali en garantissant la non impunité, la restauration de l’intégrité territoriale et de l’unité et la réconciliation nationale mais aussi la paix et la sécurité pérennes.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC et Gouvernance
E-mail : Webanassane@yahoo.com
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