Pour la Sécurité et le retour de la paix : Des religieux et chefs notables maliens réclament un dialogue avec les groupes djihadistes

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Les religieux lors d'une présentation de voeux à IBK

Des Chef traditionnels, religieux et notables issus de toutes les régions du Mali, viennent de lancer une pétition pour interpeler le gouvernement en lui demandant de reconsidérer ses approches et principes face à l’insécurité. Ils invitent en clair les hautes autorités du pays à envisager un dialogue avec tous les enfants du Mali sans exclusive, y compris les groupes armés djihadistes.

Les initiateurs de ladite pétition déplorent la transformation progressive au Mali en théâtre d’insécurité avec son cortège de violences d’une rare intensité, de tueries parmi les civils, d’exilés par milliers, etc. Ces violences, estiment-ils, sont d’autant plus inquiétantes qu’elles engendrent de profondes injustice et débouche sur la haine et la vengeance communautaires. Face au phénomène, la stratégie du gouvernement malien et de ses partenaires – notamment l’option militaire pour arriver à bout du terrorisme – a manifestement « atteint ces limites», soutiennent les pétitionnaires en préconisant d’exploiter les ressources culturelles  et religieuses pour instaurer le dialogue et aller vers la paix et la réconciliation.

L’islam, expliquent-ils, partagé par une majorité des Maliens, fut, reste et demeurera une religion de paix, de tolérance et de dialogue, de laquelle nous puissions notre inspiration et nos valeurs ».

S’inspirant par ailleurs des recommandations de la Conférence d’Entente Nationale, les pétitionnaires appellent à un dialogue franc entre tous les enfants du pays, quels que soient leur ethnie et groupe d’appartenance afin que cesse la violence qui tue à petit feu. Elle demande également au gouvernement de considérer cette option salvatrice, ainsi que la mise en place d’une commission de travail ad hoc pour redéfinir une stratégie viable de ce dialogue avec les groupes qui se revendiquent du djihadiste, afin que le cycle infernal de la violence s’arrête.

Première du genre, cette pétition aussi courageuse et salutaire soit-elle, sera-t-elle écoutée ? En se référant aux déclarations du président IBK depuis son accession à la magistrature suprême en 2013.

En effet, en prélude à la conférence de Haut niveau sur la Sécurité au Sahel, en 2017, le Président IBK dans “Le Journal le Monde” a répondu a ainsi répondu à la question de savoir s’il était disposé à un dialogue direct avec le chef touareg malien Iyad Ag-Ghali, fondateur d’Ansar dine : « Pas question ! Le président du Haut Conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, avait reçu mandat de l’ancien premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga pour conduire une mission de bons offices dans le centre et le nord du pays. Je l’assume en tant que chef de l’Etat, mais j’étais bien loin de l’approuver. Nous avons mis fin à cette mission ».

Auparavant, à l’occasion de l’inauguration du barrage de Félou dans la région de Kayes, IBK de s’exprimer sur le même sujet en ces termes : « Je ne négocierai plus avec un groupe armé. Qu’ils déposent d’abord les armes et on pourra discuter après. Un rebelle ne peut se hisser à mon niveau pour discuter d’égal à égal ». Faut-il rappeler que le tabou qu’il s’était lui-même imposé a été déjà brisé avec les pourparlers d’Alger et l’Accord pour la paix qui en résulté. Il s’y ajoute qu’en plus de la voie indiquée par la Conférence d’Entente Nationale, une autre brèche

Vient d’être grandement ouverte pour que le Mali : l’option des donneurs de leçons, en l’occurrence les Etats-Unis, d’ouvrir des pourparlers de paix avec les terroristes d’Afganistan.

Amidou Keita

 

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