Plaider auprès des plus hautes autorités du pays surtout lors des Assises Nationales de la refondation, tel était l’objectif d’une visite des femmes de l’Organisation Panafricaine des Femmes (OPF) conduites par la vice-présidente, Mme Diallo KamanSakiliba le jeudi dernier au siège de l’Alliance pour une Transition Intelligente et Réussie (ATIR) représentée par le Pr Younouss Hamèye Dicko, son président.
Pour se faire entendre auprès des plus hautes autorités de la Transition et surtout lors des Assises nationales de la Refondation, l’OPF (Organisation Panafricaine des Femmes) a rencontré le jeudi 28 octobre 2021 l’Alliance pour une Transition Intelligente et Réussie (ATIR). La délégation de l’OPF conduite par la vice-présidente, Mme Diallo KamanSakiliba a été accueillie au siège de l’ATIR par le Pr YounoussHamèye Dicko, son président et celui du parti RDS (Rassemblement pour le Développement et la Solidarité). Les deux personnalités étaient accompagnées de leurs proches collaborateurs.
Après les salamalecs habituels, l’honneur est revenu à Mme Diallo Kaman Sakiliba de se prononcer sur l’objet de leur visite. Après une brève présentation de l’OPF qui fut créée en 1963 à Bamako sous l’égide de Mme Awa Kéïta, la vice-présidente a mis l’accent sur la promotion du genre au Mali qui connait des problèmes de compréhension à plusieurs niveaux. Ainsi, à la veille des Assises nationales de la Refondation, l’OPF a jugé utile et opportune de rencontrer le président de l’ATIR pour qu’il puisse défendre les intérêts des femmes.
Aux dires de Mme Diallo Kaman Sakiliba, la loi N°052 votée en 2015 sous le Président Ibrahim Boubacar Kéïta et qui allouait un quota de 30% aux femmes dans les postes électifs et les instances de décisions est mal comprise à certains niveaux. Ce qui demeure aujourd’hui un facteur de blocage pour la promotion du genre au Mali, a-t-elle souligné. Donc approcher les acteurs politiques tels que le Pr. YounoussHamèye Dicko, président de l’ATIR et du RDS, pour plaider leur cause lors des Assises nationales de la refondation, est une voie que l’OPF compte explorer pour se faire entendre. Pour terminer, au nom de la présidente exécutive de l’OPF, la vice-présidente a appelé le Pr Dicko à prendre toutes les dispositions nécessaires pour plaider la cause de la femme à ce niveau de prise de décisions.
Dans un document élaboré pour la circonstance et remis au Pr Younouss Hamèye Dicko après lecture faite par la vice-présidente, l’OPF a remercié tout d’abord les efforts fournis par le Pr Dicko bien avant ce jour. Aussi, elle a présenté une statistique dans laquelle il ressort que les femmes, qui occupent 50,4% de la population, sont malheureusement sous représentées dans les instances de décision. Comme l’a prouvé les dernières élections communales à l’issue desquelles l’espoir des femmes a été peu comblé. Seulement 11 femmes maires sur les 2600 conseillères communales. Aussi, dans le document, il a été question de la violence basée sur le genre. C’est compte de tous ces facteurs que l’OPF a jeté son dévolu sur le Président de l’ATIR afin de défendre leurs causes qu’elles ont jugé noble. Ainsi, elle a demandé aux femmes à la mobilisation dans une parfaite synergie afin de renégocier leurs droits.
A son tour, le Président de l’ATIR a remis à l’OPF, une copie du rapport trimestriel de l’AMI III (Analyse Méthodique Intelligente) qui fait le point de la gestion des trois mois écoulés de la transition et des T-shirts bâtis à l’effigie de l’ATIR. Un rapport qui est à sa troisième publication. Dans ce document, l’ATIR fait l’état des points saillant de la transition malienne avant de faire des recommandations et conclusions pour la réussite de la transition.
Aux dires du Pr Dicko, l’ATIR ne soutient pas un homme mais un pays. Aussi, il a salué le caractère panafricain des femmes qui ont été au devant de toutes les luttes en Afrique. Le président de l’ATIR a rendu hommage aux combattantes maliennes qui se sont sacrifiées pour l’indépendance du Mali. Pour lui, il n’y a pas une grande différence entre les hommes et les femmes sauf dans les attributs et attributions. Car, les filles ont moins d’accès à l’école comparativement aux garçons. Le Pr. Younouss Hamèye Dicko a appelé les femmes à se battre afin qu’elles puissent avoir de bonnes places lors de l’établissement des listes pendant les élections. Avant de terminer, le Pr Dicko a rassuré l’OPF de son engagement et de sa détermination à défendre les femmes à travers des plaidoiries lors des Assises nationales de la refondation et auprès des plus hautes autorités de la Transition car l’ATIR aussi bien que le RDS sont engagés à 100% pour la promotion du genre au Mali. Cependant, il a conseillé à l’OPF d’organiser une grande activité regroupant tous les leaders politiques afin de soumettre leur projet.
Bah Mariko, président de la commission scientifique de l’ATIR a appelé les femmes à affûter les armes pour les combats futurs avant de poser des questions de compréhension sur la loi N° 025.
”Nous avons jugé utile de rencontrer le Pr YounoussHamèye Dicko, chef de parti politique et de regroupements de partis et d’associations, voir dans quelle mesure il peut nous aider dans la promotion du genre pour mieux positionner les femmes au sein des partis politiques au Mali. Et il a déjà joué un grand rôle dans ce sens. Comme vous le savez, les partis politiques ont un grand rôle à jouer dans la promotion des femmes surtout lors de l’établissement des listes de candidatures. Le deuxième point, c’est lors des nominations au niveau des instances de décision. Nous venons chercher l’adhésion et la confiance des partis politiques dans ce sens. Aujourd’hui, nous sommes sorties très confiantes et optimistes de cette rencontre car nous avons trouvé devant nous un président qui a l’esprit très ouvert de par son parcours patriotique, ministériel et politique. Son engagement auprès de nous pour la promotion des femmes nous réconforte beaucoup”, a déclaré la vice-présidente de l’OPF après l’audience avec le Pr Younouss Hamèye Dicko.
Faut-il rappeler que les jalons de l’OPF ont été posés à Bamako et notre pays a abrité le siège de l’organisation. Après les évènements politiques du 19 novembre 1968, le siège a été transféré à Algérie, puis en Angola et enfin en Afrique du Sud aujourd’hui. A sa création, l’Organisation Panafricaine des Femmes avait pour mission d’aider les pays à accéder à l’indépendance et à l’émancipation et aussi aider les Etats indépendants à respecter leurs engagements au niveau international. Dans son intervention, la vice-présidente, Mme Diallo Kaman Sakiliba a rendu un hommage mérité aux pionnières de l’OPF.
Youssouf SANGARÉ