Le jeudi 15 octobre, dans la matinée, le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC), le Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT), le Syndicat des Travailleurs des Collectivités Territoriales (SYNTRACT) et le Comité des Agences de Développement Régional (CS-ADR) étaient dans la rue, pour demander aux autorités de la transition la libération de tous les otages civils et militaires qui sont aux mains des hommes armés non identifiés.
Comme annoncé, les administrateurs civils ont battu le pavé le jeudi. L’itinéraire de cette marche, partait de la place de l’Indépendance à la cité administrative. L’objectif de cette manifestation des commis d’Etat était unique : exiger la libération de leurs camarades enlevés, se trouvant dans les mains de leurs ravisseurs.
Le Secrétaire Général du SYNAC, porte-parole de cette plateforme de tous les syndicats, M. Christian Diarra a rappelé que de 1990 à nos jours, vingt préfets et sous-préfets et treize membres de leurs familles ont été tués au service du Mali par les rebelles et les terroristes. Avant de préciser que de 2018 à 2020, huit préfets et sous-préfets ont été enlevés par des ravisseurs dans l’exercice de leur fonction et une dizaine de secrétaires généraux et régisseurs de mairies sont detenus depuis plus d’une année.
Selon lui, les syndicats déplorent avec la plus grande contestation, la non libération des otages civils et militaires maliens, notamment les représentants de l’Etat et agents des collectivités territoriales, lors de la récente libération de certains otages maliens et occidentaux. C’est pourquoi, ils expriment leur totale incompréhension devant l’indifférence, le mépris et l’absence d’empathie des autorités maliennes face au désespoir des otages, la souffrance de leurs familles et l’angoisse de leurs collègues.
Dans la même dynamique, il dira qu’ils dénoncent avec colère et frustration la libération de plus de 200 terroristes aux mains maculées de sang malien au profit principalement d’otages occidentaux et dérisoirement d’un seul compatriote. « Nous exprimons notre déception, notre humiliation et notre indignation face à cette priorisation des otages occidentaux au détriment des otages maliens civils et militaires » a-t-il déclaré.
De ce fait, les syndicats de la plateforme d’action commune protestent contre l’ingratitude de Mme Sophie Pétronin, l’ex otage à l’égard d’un Etat qui a abandonné ses propres ressortissants pour elle. Ils se disent contre ses insultes à la mémoire des millions de victimes de la barbarie sanglante d’hommes sans foi ni loi, qualifiés par elle de « combattants contre l’injustice de l’Etat malien » qui ne tient pas parole.
« Les ravisseurs m’ont personnellement demandé 20 millions, j’ai transmis cette demande au gouvernement qui a refusé de payer. Pour le cas du sous-préfet de Diré les syndicats se sont acquitté des 10 millions demandés » a-t-il affirmé.
Après avoir reçu les marcheurs, le PM Moctar Ouane, a indiqué aux syndicats de la plateforme d’action commune que leur doléance a été entendue, elle sera examinée avec toutes les attentions requises.
« Nous allons conduire votre doléance dans une démarche participative, inclusive, d’écoute régulière et attentive de tous, vous pouvez compter sur votre gouvernement en vue d’un examen diligent et approprié »a-t-il donné comme assurance.
Par Fatoumata Coulibaly