A moins d’une année du temps imparti pour la transition, la Synergie des Organisations de la société civile (OSC) est inquiète du respect du délai arrêté à cet effet
Le récent événement sociopolitique ayant occasionné la démission du Président de la transition, Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, qui est venu se greffer à l’insécurité grandissante et à l’absence d’un fichier électoral fiable, suscite beaucoup d’interrogations sur la tenue des élections à date indiquée. Compte tenu de l’enjeu que cela peut avoir sur la stabilité de notre pays, la Synergie des OSC ne cesse d’alerter les autorités en charge de cette transition. D’ou l’initiation d’un cadre de rencontre mensuelle avec les hommes des médias pour informer l’opinion nationale et internationale sur ses inquiétudes face à la situation au rabais.
Fidèles à la tradition les responsables de la Synergie étaient face à la presse ce lundi 31 mai 202, à la Maison de la presse. Pour la circonstance, il y avait : le président de ladite Synergie, Dr Ibrahima Sangho de l’Observatoire des élections au Mali, Abdoulaye Guindo de doniblog et Ismaél Cissoko, membre.
Dr Ibrahima Sangho dans ses propos luminaires a fait comprendre d’abord que l’impasse que la Synergie 22 redoutait est finalement intervenue le lundi 24 mai 2021, soit un mois après sa note. Laquelle avait trait au mode de désignation des membres du Conseil national de la transition (CNT) et la question de la légalité ou de l’illégalité du CNT, qui doit connaître une réponse au niveau de la Cour Suprême du Mali, même si la Cour Constitutionnelle du Mali s’est prononcée sur le Règlement intérieur de cet organe de la transition, à travers l’arrêté n°2020-07/CC du 18 décembre 2020
Et le Dr Sangho d’ajouter que les missions de la transition doivent être recentrées autour de quatre (4) axes majeurs, à savoir : le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; la promotion de la bonne gouvernance ; les réformes politiques institutionnelles et électorales à minima et l’organisation des élections générales. A ceux-ci, doivent s’ajouter : la poursuite normale de la transition, dont la durée restante est de dix (10) mois et la nomination de personnalités compétentes et crédibles au niveau du Gouvernement de la transition.
La Synergie 22 réitère, toujours, son attachement aux recommandations formulées. Pour une transition apaisée et inclusive, elle recommande : un chronogramme clair, précis et réaliste pour le référendum, la présidentielle et les législatives ; la délimitation du chantier du Comité d’Orientation Stratégique (COS) bénéficie en vue de prioriser les reformes en cours ; la contribution de la Société civile et les Partis politiques dans la sensibilisation des citoyens, par rapport à ce chantier capital et l’accompagnement sollicité des partenaires dans ce sens.
De même, pour des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes, la Synergie 22 recommande : d’intégrer la publication en ligne des résultats des scrutins par centres et bureaux de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats, dans la Loi électorale ; de revoir à la hausse le nombre actuel de 147 députés, déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population ; de créer les circonscriptions électorales des nouvelles régions pour leur permettre de prendre part aux élections ; consacrer la création d’un Organe indépendant et unique de gestion des élections (OGE) dans la Constitution et la Loi électorale. A celles-ci, s’ajoutent la révision du délai entre les deux tours de l’élection présidentielle ; l’intégration des débats entre les candidats aux premières et deuxièmes tours de l’élection présidentielle ; la mise en œuvre d’une stratégie d’éducation civique.
La Synergie 22 ira plus loin dans sa réflexion en demandant de revoir les attributions de la Cour constitutionnelle en lui enlevant la proclamation des résultats définitifs. Et pour une meilleure gouvernance après la transition, elle suggère de revoir les modalités de désignation des membres de la Cour Constitutionnelle, ses attributions et la suppression à la simple participation (15%) aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques.
Diakalia M Dembélé