Une plateforme de 36 Organisations non gouvernementales (Ong) et des associations de la société civile dotées dune expertise dans le domaine électoral et sur les questions liées à la gouvernance démocratique, attirent lattention sur lorganisation délections acceptées par toutes les parties prenantes
Cette démarche citoyenne et patriotique est luvre d’un consortium mis en place par : lObservatoire, AJCAD-Mali, Tuwindi, Doniblog etc. Pour rendre lopinion nationale et internationale témoin de leur plaidoyer, les responsables de ces organisations et associations ont animé une conférence de presse, le week-end dernier à la Maison de la presse. La rencontre a permis de faire le monitoring et l’alerte pour lefficacité des réformes politiques, institutionnelles et électorales au Mali.
Le conférencier principal, Dr Ibrahima Sangho, assisté par d’autres membres du consortium a, en introduction, fait un bref rappel historique sur lorganisation des élections et le financement des partis politiques par lÉtat. Selon lui, les élections tenues en 1992 et celles de 1977, ont été gérées par le ministère de lAdministration territoriale et la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Après ces deux échéances électorales, les élections ont toujours été gérées par trois structures différentes : le ministère de lAdministration territoriale, la CENI et la Cour Constitutionnelle. Le dernier mot revient à cette Cour de rendre le verdict. Alors, que de l’avis du conférencier, cette institution régulatrice des élections, viole elle-même la loi, par le mode de désignation de ses délégués pour superviser les élections.
Poursuivant, Dr Ibrahima Sangho citera a titre dexemple les élections présidentielles de 2002. Celles-ci avaient fait lobjet dannulation de plusieurs suffrages exprimés, après publication des résultats provisoires par le ministère de lAdministration territoriale. Ainsi, les candidats ATT et Soumaïla Cissé avaient été déclarés vainqueurs au second tour. Le candidat Ibrahim Boubacar Keita qui a été classé troisième a été victime du comportement de la Cour constitutionnelle.
Quant à laide aux partis politiques, le conférencier Dr Sangho de lObservatoire a révélé que pour lapplication de cette loi à nos jours, plus de 27 milliards de nos francs ont été attribués aux partis politiques. Et 66 formations politiques se sont toujours taillées la part du lion. L’aide récente de lÉtat aux partis politiques qui date de 2018, a été estimée à une enveloppe globale de plus de 3 milliards de FCFA. Sangho ira même plus loin par rapport à cette aide des partis politiques, pour dire qu’il y a des formations qui sont créées seulement pour bénéficier ce financement. Celles-ci n’ont aucune représentativité sur léchiquier national. Et que, le bon sens recommande de réviser cette loi.
Sagissant de la création d’un organe unique et indépendant pour la gestion des élections, le conférencier n’est pas tergiverser là-dessus. Selon lui, en ces moments, le seul organe de la République apte à répondre à ces prérogatives, c’est le Bureau du vérificateur général (BVG). Sinon, selon lentendement du conférencier, les organes qui gèrent les élections, ont tous montré leur milite par des insuffisances constatées dans les organisations précédentes.
Conscient qu’il y a des réformes qui ne peuvent se faire sans toucher à la Constitution, Dr Ibrahima Sangho pense qu’un impératif simpose à ce niveau. Il faut des réformes politiques, institutionnelles et électorales pour adapter la loi fondamentale du Mali aux réalités du moment.
Diakalia M Dembélé