L’insécurité qui règne dans la partie septentrionale de notre pays est un phénomène qui date de toujours. Même si la crise que vit le pays a largement contribué à la détérioration de la cohésion sociale du pays, cela ne doit toutefois pas occulter l’incapacité des autorités successives à relever les défis sécuritaires du pays, notamment dans la partie septentrionale.
En effet, les différentes autorités ont prouvé leur incapacité à équilibrer l’équation sécuritaire du pays, notamment au nord. Et cela bien avant les évènements de 2012 qui n’ont bénéficié que d’une large couverture médiatique. L’insécurité a toujours régné dans la partie septentrionale de notre pays, mais n’a jamais bénéficié d’une gestion équitable ou raisonnable de la part des différentes autorités aux affaires.
La présence actuelle des terroristes du Mujao ou d’Aqmi au nord du pays ne saurait être la seule et unique source d’insécurité quand on sait que les tensions intercommunautaires ont toujours existé dans les régions septentrionales. Le récent regain de tensions au nord du pays n’est que la suite logique d’un conflit longtemps entretenu par l’Etat à travers une gestion partiale des choses. Les affrontements entre Peuls et Imaghd datent de belles lurettes, mais ils ont toujours été entretenus par une gestion partiale de la part de l’Etat. Les Peuls affirment qu’ils ont toujours été victimes de vols de bétail et jamais la justice ne leur avait jamais été rendue à part des promesses sans lendemain s’il leur arrive de se plaindre auprès des autorités. En effet, c’est cette partialité de l’Etat qui a conduit aux affrontements récents entre touaregs et peuls au nord du pays. Si l’on s’amuse à évaluer le bétail volé en argent liquide, on atteindra surement des millions de FCFA. Pourtant, les voleurs sont connus de tous, mais ils circulent librement au sein des villages et communes. Il fallait donc s’attendre à ce que les victimes s’arment pour assurer leur propre sécurité en lieu et place de l’Etat qui a toujours montré sa faiblesse à sécuriser son immense territoire.
Par ailleurs, l’affrontement survenu, le vendredi dernier, est un phénomène qui est vécu en longueur de journée dans ces localités où l’Etat ne dispose d’aucun contrôle. D’autres crimes de ce genre comme les attaques contre les foires hebdomadaires sont monnaie courante et les victimes n’ont jamais été dédommagées. Est-il admissible que dans une bonne partie du nord du pays, les citoyens n’aient pas encore eu la chance d’apercevoir un agent des forces de l’ordre ou armées ?
Le nouveau pouvoir en place doit prendre les choses en main en gérant de manière équitable et impartiale les tensions et conflits communautaires. Il y a de tensions communautaires dans presque la quasi-totalité de la partie septentrionale de notre pays. Et cela devient aussitôt inquiétant quand on sait qu’un nombre incalculable d’armes est détenu par les populations de ces localités. D’où l’urgence d’agir afin d’éviter à notre pays un génocide à la rwandaise.
Vol de bétails comme source de conflits au Nord du Mali
Le Mali, dans sa partie septentrionale, connait un phénomène qui date de toujours, mais qui risque d’exploser ces dernières années si rien n’est entrepris pour sécuriser les victimes et leurs biens. Le vol de bétails, puisque c’est de lui dont il s’agit, est devenu aujourd’hui une source inquiétante de conflits dans le nord du Mali.
En effet, le phénomène qui consiste à marauder du bétail, est bien connu dans la partie septentrionale de notre pays, singulièrement dans la région de Gao où la pratique devient de plus en plus fréquente. Des mesures urgentes doivent être entreprises pour éviter d’autres crises plus graves qui coûteront cher à la cohésion sociale de notre pays.
Chaque année, des centaines de vols d’animaux sont signalés dans cette partie du pays où l’Etat souffre d’un manque de moyens pour assurer une protection permanente des personnes et de leurs biens. Dans la seule commune de Gabéro entre 2012 et 2013, 100 têtes de vaches ont été volées et rien n’est encore entrepris par les autorités publiques.
La question est de savoir: combien de temps les victimes devront-elles attendre l’intervention des autorités politiques publiques pour résoudre les problèmes. Certainement très peu.
Aboubacar DICKO, stagiaire